Quoique récemment implantée dans la province de Kayanza, l’Association des Femmes Rapatriées du Burundi (Afrabu) via son point focal a identifié des femmes pionnières d’initiatives communautaires dans la commune Matongo. Ces dernières font parler d’elles-mêmes dans leur communauté. Rencontre
Elles ont entre vingt et soixante ans et sont au nombre de trente. Chaque mercredi après-midi, ces femmes tous âges confondus se consacrent à des activités génératrices de revenus, se concertent et trouvent des issues à des problèmes socio-économiques auxquels elles font face. Pélagie Musonerwa, le team-leader, fait fièrement savoir que son groupement a acquis de l’estime dans leur communauté : «Chaque année, nous recevons des femmes qui veulent intégrer notre groupement ».
Elles ont du succès sur la colline Kinyovu. Une dizaine d’entre elles se sont réunies pour rencontrer Jimbere. De la lutte contre les violences basées sur le genre, à la création d’initiative visant l’auto-développement, Pélagie Minani, la soixantaine, et ses compères ont pris leur vie sociale et économique en main. De vraies dames de fer.
«Aucune femme de notre groupement ne manque de savon ou porte un pagne déchiré. C’est un temps bien révolu »lance fièrement Sylvie Ntimpirangeza, un nourrisson dans ses bras. «C’est moi qui ai acheté les semences pour cette saison culturale. Et pour la rentrée, mon époux s’est chargé d’acheter le matériel scolaire », complète Olive Ndayisenga.
Pélagie Musonerwa et ses pairs ont également développé un esprit de tolérance, de cohabitation pacifique et de consolidation de la paix dans leur groupement comme dans leur communauté. Elle fait savoir que les activités génératrices de revenus ne sont pas le seul moteur de leur groupement. «Nous sommes devenus une famille. Si l’une d’entre nous ou sa famille font face à un problème, nous l’affrontons toutes.»
C’est l’une des raisons qui ont guidé Lamberte Nimbona, point focal de l’Afrabu à Kayanza à s’appuyer sur eux pour exécuter le projet de SFCG : «Nous collaborerons avec un tel profil de femmes. Elles sont déjà connues et influencent déjà d’autres dans leur communauté.» Un atout de taille pour ce projet dont l’Afrabu est partenaire de la SFCG.
Une personnalité irréprochable, un niveau d’information suffisant ont été quelques-uns des critères clés.