À la fois sélectionneur, formateur, scouter des jeunes footballeurs, Isaac Tuyikeze, ex-joueur du ballon rond, a su rentabiliser sa passion du football en investissant tout son potentiel technique dans les cadets en vue de les vendre dans les grands clubs.
Le professionnalisme du football burundais prend peu à peu son élan ces dernières années. Et pour assurer son évolution, il importe de faire avancer les académies sportives, ce qui nécessite des ressources colossales. Malgré ses moyens financiers très limités, Isaac Tuyikeze n’a pas hésité un instant à faire croître les talents cachés dans les jeunes footballeurs de Makamba.
Depuis 2011, il en a formé 150 de sa petite collectivité. Et parmi eux, 30 ont déjà intégré des clubs évoluant dans les divisions reconnues au niveau de la fédération et en contrepartie une somme non négligeable lui a été versée.
Le flair du deal
« Les petits ruisseaux font les grandes rivières », dit-on et ce n’est pas Isaac Tuyikeze qui dira le contraire. D’ailleurs, comme il l’indique, il doit sa carrière à cette passion éprouvée dès son plus jeune âge quand lui et ses compagnons aimaient jouer au football: « Nous organisions des rencontres sportives entre les jeunes du quartier en se scindant en 2 équipes de 11 joueurs pour s’amuser. »
Ayant réalisé que le foot business était encore balbutiant au Burundi, Isaac Tuyikeze, a eu du flair, pour ce nouveau commerce. « Je n’avais rien d’autre que mes maigres connaissances en techniques footballistiques, comme crédit pour mon nouveau projet », glisse-t-il avec un sourire aux lèvres.
Petit à petit, le jeune homme de Makamba, a aménagé un petit terrain de football où ses cadets peuvent pratiquer des séances d’entraînement, en plus de quelques maillots et matériels nécessaires qu’il leur a achetés.
Des défis à surmonter
Toutefois, regrette le jeune homme, étant donné que son business ne figure pas au répertoire des projets financés par la plupart des banques, il est en train de chercher quoi hypothéquer afin de contracter un crédit. A cet effet, il envisage notamment de construire une école de football digne de ce nom afin de gagner la confiance des banques. De ce fait, insiste-t-il avec fermeté, son marché s’élargira au niveau national et international: « Un coup de pouce médiatique est plus que nécessaire pour promouvoir mes joueurs qui ont déjà atteint un bon niveau, et ne sont pas achetés parce que méconnus des amateurs du ballon rond », suggère-t-il.
En attendant, Isaac Tuyikeze admet qu’il a besoin d’avoir des formations de renforcement de ses capacités comme entraîneur. Et d’interpeller les jeunes de penser beaucoup plus à créer leurs propres emplois et surtout de toujours garder la détermination dans leurs entreprises avant de signaler qu’il gagne une enveloppe de 3 millions de Fbu par saison pour l’effectif total de transfert qu’il a déjà fait signer.
