L’Afrabu (Association des Femmes Rapatriées du Burundi) a organisée ce 8 mai 2018 une journée d’information à l’endroit de 35 organisations des sociétés civiles (OSC) œuvrant dans la promotion de la femme et de la jeunesse pour leur parler de la Résolution 2250.
Promulguée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 9 décembre 2015, cette résolution prône l’inclusion et la participation de la jeunesse dans la consolidation de la paix et la sécurité, la participation effective de celle-ci au développement socio-économique, politique, environnementale et culturelle.
Malgré ses deux ans d’existence, cette résolution est malheureusement presque inconnue par ses bénéficiaires, d’où la décision de l’Afrabu de la vulgariser.
Ce texte adopté à la 7573ème séance du Conseil de sécurité onusien s’est avéré être une des voies de solutions aux nombreux maux qu’affrontent au quotidien les jeunes en période de conflit, a rappelé la facilitatrice de la session de l’Afrabu, Marie Concessa Barubike: « Les jeunes sont souvent pris ou bien comme victimes, ou alors auteurs des forfaits, ce qui induit l’émergence de préjugées, la majorité des jeunes n’étant pas pour autant des criminels. »
Valeurs et antivaleurs au sein de la jeunesse au #Burundi, selon une étude du pédagogue Joseph Ndayisaba de l'@UB_Rumuri: la famille n’est plus nécessairement le foyer de base de socialisation https://t.co/1JTNP857Gp pic.twitter.com/Ce2pMlYtsT
— Jimbere (@JimbereMag) April 5, 2018
La catégorie des jeunes étant comprise entre 18 et 29 ans selon la Résolution, cette tranche d’âge constitue autour de 20% de la population burundaise, et sont les plus touchés par les conflits alors que la force des jeunes est à utiliser pour la construction et la consolidation de la paix: « La résolution offre une étape importante pour changer les perceptions négatives et les préjugés contre les jeunes ».
Mais ce texte est méconnu, le lobbying et la plaidoirie en sa faveur laissant à désirer. Pour Sandrine Ntiranyibagira, de la coordination de REJA (Réseau des organisations des jeunes en Action pour la paix, la Réconciliation et le Développement ), « ce texte n’a pas été vulgarisé auprès des bénéficiaires. Moi-même qui suis dans le secteur de promotion de la jeunesse, je n’avais jamais entendu de la Résolution 2250 pour la jeunesse. Imaginez-vous nos frères des coins éloignés du pays », souligne-t-elle.
De quoi parle exactement la Résolution 2250 ?
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies indique dans ce texte que les jeunes peuvent jouer un rôle important dans la prévention et le règlement des conflits, et que leur part dans l’instauration d’une paix durable et œuvrer à la justice et à la réconciliation est incontournable: « L’importance démographique de la jeunesse actuelle est un atout qui peut contribuer durablement la paix et la prospérité économique. »
Pour ce, le Conseil a exhorté les Etats-membres à examiner « les moyens d’accroître la représentation inclusive des jeunes à tous les niveaux dans les processus de consolidation de la paix et la sécurité », ainsi que leur participation aux processus de négociation, des instances de prises de décision, de prévention des conflits et dans le développement économique du pays.
La protection de la personne humaine en cas de conflit étant dans les principes des droits humains, cette Résolution met un accent particulier sur la protection de la jeunesse en conflit pour espérer avoir une paix durable, par le biais d’un bon partenariat entre jeunes et décideurs.