Elle est établie sur 11 collines de la commune Musigati en province Bubanza et permet à environ 1000 ménages de bénéficier de plusieurs avantages liés au développement des filières agricoles…
« Nous avions des difficultés pour accéder aux intrants agricoles et la pauvreté nous menaçait d’où l’idée de créer quelque chose qui pourrait nous aider à pallier ces défis », explique Jean Bosco Nduwimana, directeur de la coopérative Kora Dukore.
« La culture du maïs a été mise dans les priorités de la coopérative à travers le Projet de Développement de Petites Exploitations Agricoles de Musigati (PDPEAMU) avec comme mission, l’éradication de la famine et l’amélioration des revenus des agriculteurs« , ajoute Jean Bosco.
La coopérative est tout ce qu’il fallait aux agriculteurs de Musigati
Sur 24 collines que compte la commune de Musigati, le PDPEAMU s’étend sur 11 collines pilotes et les membres de Kora Dukore [dont 60% sont des femmes] repartis au sein de 1.000 ménages en bénéficient de plusieurs façons.
« Grâce au soutien technique et financier de la coopérative, j’ai pu exploité un terrain de plus de 1 hectare, l’entretien va bon train et j’espère que la récolte sera bonne. » précise Sébastien Niyokwizera de la colline Rusekabuye membre de « Kora Dukore ». Avant son adhésion à cette dernière, Niyokwizera estime la superficie de ses champs de maïs entre 4 et 5 ares.
Comme le fait savoir Gilbert Citegetse, agronome de cette coopérative, les membres sont formés et encadrés sur les bonnes pratiques agricoles en plus de l’acquisition des intrants [semences, engrais, pesticides, …] et la facilitation d’accéder aux crédits.
Une gestion responsable de la récolte
Pour les 120 ha cultivés, la récolte attendue est estimée à 800 tonnes de maïs. Comme le précise Jean Bosco Nduwimana, le premier tiers de cette production sera destiné au remboursement de crédits ayant servi à l’achat des intrants, le second sera vendu pour générer des revenus aux ménages tandis que le dernier servira de stock consommable pour garantir une bonne santé aux familles bénéficiaires.
Fin de la consommation de la farine de maïs importée de l’Ouganda et ailleurs ? Jean Bosco Nduwimana le souhaite. La part vendue sera achetée par la même coopérative et à bon prix. Le but étant de la transformer en farine et l’emballer pour être vendue à prix concurrentiel sur le marché local et ainsi essayer de mettre fin à la consommation des farines importées certes très sollicitées mais qui se vendent à des prix pas toujours abordables. De 1800 à 2000 Fbu et plus pour 1 kg, selon la qualité.
Des défis malgré tout
Malgré cet enthousiasme, le directeur de la coopérative Kora Dukore pointe du doigt le manque de fumier naturel par absence de bétail. L’autre défi est lié au manque des pesticides et d’un équipement technique adapté, d’un hangar pour le stockage et une machine pour la transformation des récoltes.
Selon Nduwimana, le maïs n’est choisi que pour des raisons d’expérimentation du projet. Pour les prochaines années et avec la bonne évolution, il fait savoir qu’ils comptent diversifier leurs productions en partant des cultures vivrières (le manioc, la pomme de terre, le haricot, …) vers celles d’exportation.
Suite aux études qui ont révélé qu’il peut pousser et grandir dans les localités de Musigati, le thé est dans le viseur de Kora Dukore.
Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques