Jimbere

Kirundi French
Entrepreneuriat

#InkerebutsiDay, une raison de passer de l’informel au formel ?

©️/NUKU

L’une des grandes promesses du Président Evariste Ndayishimiye lors de cette première édition de la journée de l’entrepreneuriat, le 10 février, est l’instauration d’un prix annuel pour l’innovation… à partir de 2024. L’environnement est-elle favorable à l’éclosion des jeunes entreprises innovantes ?

Si pour être qualifiée de jeune entreprise innovante signifie par exemple employer un personnel permanent, réaliser un chiffre d’affaires qui permet d’assurer des salaires décents et stables, engager des dépenses de recherche et développement, payer l’impôt, etc., le défi pour les dirigeants consiste à créer des préalables à cette innovation, en s’efforçant en priorité de favoriser les gains de productivité des entreprises dans le secteur formel comme mesures d’incitation à la formalisation du secteur informel qui héberge la plupart de ces jeunes pousses, qui se cherchent encore, mais avec un énorme potentiel…

Car pour le jeune entrepreneur burundais, le chemin vers l’innovation reste parsemé d’embûches : dans une économie dominée par l’informel, où seuls 2 chefs d’entreprise sur 10 ont accès aux financements formels, même si courageux, audacieux et lucide, est-il suffisamment armé pour innover ? Si nous pouvons assumer que les campagnes de sensibilisation à l’entrepreneuriat ont réussi leur objectif, pour la plupart des jeunes entreprises créées, aujourd’hui dans une phase de croissance, l’accès aux financements constitue l’un des problèmes majeurs qu’elles rencontrent.

D’ici la fin de l’année, combien de ces entreprises (familiales), qui constituent un filet de sécurité pour une bonne partie de la population en âge de travailler, nombreuse et croissante, pourront-elles bénéficier d’un accompagnement dans la rédaction d’un plan business plan réaliste et bénéficier d’un fonds de prototypage pour tester et améliorer leurs produits ou services sur le marché ? Parce que c’est le premier pas vers l’innovation… Alors, à la deuxième édition de #InkerebutsiDay, s’il y a lieu d’établir des critères de sélection pour les jeunes entreprises innovantes, il est aussi pertinent de mieux (re)définir a priori le rôle de chaque intervenant (l’Etat, donateurs, institutions financières publiques et privées, incubateurs et jeunes entrepreneurs) et procéder à son évaluation pour réellement célébrer l’innovation au Burundi. 

Et pourquoi pas ces rôles (et obligations) des intervenants dans le domaine de l’entrepreneuriat ne feraient-ils pas objet d’une politique spécifique ciblant le développement des micro, petites et moyennes entreprises car les difficultés particulières qu’elles rencontrent sont différentes de celles des grandes entreprises…

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top