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L’igname, l’or blanc de Jean Pierre Niyongabo

La culture a changé la vie du jeune entrepreneur. Il commence son business en 2017, avec un capital de seulement 5.000 Fbu. Aujourd’hui, 3 ans plus tard, il revendique un capital de 4 millions de Fbu. Son parcours.

Le jeune entrepreneur est originaire de Rutana, au sud-est du Burundi. A ses 30 ans, Niyongabo n’a pas eu une enfance bercée de bonheur. En 6ème année primaire, il devient orphelin, de père et de mère. Le rêve de devenir un intellectuel accompli est alors impossible, malgré lui. En tant qu’ainée de la famille, il doit veiller à ses 2 petits frères.

A 12 ans, il commence à vendre des avocats. Les revenus permettent d’avoir quoi se mettre sous la dent, pour lui et ses petits frères. Par ailleurs, il continue à assurer les études de ses petits frères. Mais, avec toutes les dépenses, il consomme l’intégralité de ses revenus. C’est après des années, qu’il va opter pour un autre business, un peu particulier dans la localité, celui de l’igname. Il est incompris.

Des débuts difficiles

Comme l’explique le jeune courageux, il débute dans les pires conditions. « Je me promenais avec ma machette, maison par maison, enquêtant sur de probables ignames en vente, dans les champs. Il y’en a qui me permettaient de les déterrer car cela demande une certaine technique. Je les transportais par tête, puis les entassait au bord la route. Je pouvais tant bien que mal y tirer la ration journalière. Des fois même, le stylo pour mes frères était toujours assuré. »

Au fur du temps, le dream bigger trouve que son emplacement n’est pas propice pour l’évolution de son business. Il va alors migrer, de Rutana à Gitega, au quartier Swahili, où il y a plus de mouvement que dans sa commune natale. « Actuellement, mon commerce est florissant. Je m’approvisionne à Rutana, et je parviens facilement à empocher un bénéfice de 200.000 à 300.000 Fbu par mois.

Les ignames, source de bonheur

« Voyez. Je me suis marié. J’ai pu me payer tout ce qui se rapporte aux cérémonies de mariage, toujours grâce aux ignames. Je subviens à tous les besoins de ma famille, au bonheur de mes 2 enfants. En aucun cas je ne m’imaginerais abandonner ce business. Je défendrais les ignames à jamais », glisse Niyongabo, avec un petit sourire aux lèvres.

Et dans l’optique d’élargir le champ de travail, il a impliqué son petit frère, diplômé du secondaire. Il est lui aussi marchand d’ignames, et s’en sort petit à petit. Et ses rêves ? Venir en aide aux plus démunis : « Je rêve d’implanter un orphelinat, assurer à tous ses enfants les frais de scolarité, et tout ce qui se rapporte à leur bien-être. »

Sur l’aspect de l’agro-business, il projette d’acheter un grand terrain pour cultiver ses ignames sur les standards modernes. Avec la surproduction, il pourrait, dit-il, en fabriquer de la farine, pour le vendre aux diabétiques, le gros de ses clients potentiels.

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

Traduit en français par Pacifique Bukuru

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