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Dans nos coopératives

L’histoire à succès de la coopérative des taxi-vélos à Nyakabiga

A la merci de la pédale de vélo, ils sont fraîchement descendus en ville pour tenter de gagner leur vie, mais aussi aider leurs proches restés sur les collines. Avec le très peu qu’ils gagnent, vu les charges impitoyables de la vie urbaine, parvenir à leur objectif, est (presque) impossible. A Nyakabiga, ils semblent avoir trouvé un moyen pour y faire face …

Voici où réside la complexité des choses: « Notre métier est très exigeant, surtout en matière d’énergie. On est obligés de manger au moins 3 fois par jour, et de préférence, un repas consistant.» Autrement dit, avec un plat de 1.000Fbu et plus, on doit alors décaisser au moins plus de 3.000Fbu par jour, seulement pour la nourriture. Des pannes obligent aussi : la dépense moyenne, 500 ou 700Fbu. En plus de ça, on doit payer le loyer, les frais médicaux, les imprévus, … », explique Marcel, taxi-vélo à Nyakabiga, en mairie de Bujumbura La coopérative comme apanage … La grande sensibilisation à l’intention de la population d’adhérer aux coopératives n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd chez les conducteurs de taxi-vélos dans ce quartier de la capitale économique. Ils y trouveront d’ailleurs une très belle occasion pour pallier leurs problèmes financiers. Le 11 novembre 2020, la Coopérative des Taxis-vélos de Mukaza voit le jour. De 37 au début, les membres de la coopérative sont actuellement à 65, dont 5 femmes commerçantes.

Quid des fonds de la coopérative ? Ce sont les cotisations des membres: 100Fbu par tête et par jour au début, avant de passer par la suite et sur un rythme hebdomadaire de 1.500Fbu à 2.000Fbu. Sur leur compte, ils enregistrent plus de 3 millions Fbu, en seulement 6 mois. Aujourd’hui, la coopérative a déjà même démarré un bistrot à Nyakabiga où ils combinent à la fois vente de boissons locales et bière industrielle. Qu’est-ce que les membres gagnent pour le moment? La coopérative octroie de petits crédits plafonnant à 150.000Fbu, avec un intérêt mensuel de 10%. Et comment sont fixes cotisations et les taux d’intérêt ? « Tout est consensuel », assurent les membres de la coopérative.

 Entre défis et perspectives 

Grâce aux crédits accordés, des témoignages vantant l’initiative sont légions. Comme la joie de Pascal qui vient de récolter 1,5 tonne de pommes de terre cultivée grâce à un prêt de 130.000Fbu reçu de la part de la coopérative. Et de façon générale, les membres de la coopérative indiquent aujourd’hui que la coopérative contribue beaucoup dans la couverture des charges : l’entretien des vélos, la ration, le loyer, a scolarisation des enfants, … A l’avenir, ils planifient implanter un restaurant, un moulin et un magasin pour la vente des pièces de rechange pour vélo. Ils envisagent aussi de démarrer une mutuelle qui leur permettra d’amortir la charge des soins de santé, confie Nestor, le trésorier. Et quant à Evariste, le président, « les défis sont là, l’important est que l’on ne rêve jamais relâcher. Et si le gouvernement décide encore d’appuyer les coopératives, qu’il le réalise sur base de performance financière. »

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