L’emblématique capitaine faisait ses adieux, ce dimanche 23 janvier, au terrain du Département des sports, après la super finale remportée par son équipe contre son rival Dynamo. Emotion mêlée au respect pour les amateurs du ballon orange.
Ce n’est pas le 5ème trophée des 6 compétitions de la présaison que venait de remporter le club Urunani qui ravivait les cœurs des amoureux du ballon orange. Du tout. Si Dynamo qui venait de perdre la finale était dans la totale désolation, un moment crucial aura retenu l’attention de tous : Elvis Hakizimana dit « Gafyisi », 20 ans au service de son club cœur Urunani, présentait solennellement sa retraite compétitive devant les supporters inconditionnels de son club et ceux du ballon orange en général.
En guise de reconnaissance, les dirigeants du club lui ont offert une voiture, et au président de la FEBABU de lui promettre 6 mois de recharge en carburant. Dans un post de remerciement et d’adieu, l’éternel capitaine de l’équipe de Jabe évoquait brièvement sa passion pour le jeu, son attachement à son unique club, s’excusant également sur ses manquements, dans une humilité hors pair. « Je serai toujours reconnaissant pour votre amour. J’ai travaillé dur pour ne pas vous décevoir, je me suis blessé à plusieurs reprises, j’ai pris des coups partout, mais j’ai continué de jouer à ce jeu que j’aime tant, et pour cette équipe. Aujourd’hui, je réalise que je viens de passer 20 ans, mais l’amour est encore là, l’esprit de compétition intact », annonçait le capitaine avec un cœur lourd.
Le secret de sa longévité
Comme tout autre enfant de Jabe, Gafyisi a eu de grands repères au jeu, des noms qu’on n’oublie pas facilement. Il en cite notamment Fabrice Fanny, Blaise, Kababa, Kennedy, Amidou, Garnett et bien d’autres. Mais, ceux-là n’auraient pas suffi pour faire de lui une légende vivante, lui qui probablement détient le record des trophées remportés en tant que joueur.
Pour lui, la clé de sa réussite a été le travail, et encore le travail : « Tout ce qui m’a animé durant ses 20 ans a été la discipline, la constance et le travail dur. Certes j’ai eu à faire face aux blessures, aux défaites, aux crises au sein de l’équipe, et de la FEBABU et de l’ACBAB qui pouvaient me décourager, mais j’ai gardé le cap. Tout a été une question d’objectifs, de détermination et d’amour pour le jeu. »
Fier du temps passé au sein de l’équipe et dans toutes les compétitions disputées, Gafyisi encourage la nouvelle génération qui embrasse une nouvelle ère, la renaissance du basketball, à y mettre leur plus grand sérieux : « Il n’y a rien de merveilleux que de faire ce que l’on aime. Aujourd’hui, il y’a une lueur que les jeunes peuvent vivre du sport, du basketball en l’occurrence. »
Et de féliciter que des jeunes burundais participent dans de compétitions de haut niveau, la récente expérience du club New Star aux éliminatoires du BAL, étant la preuve concrète : « De jeunes burundais sont des stars régionales, et notre championnat tend plus ou moins vers le professionnalisme. Il est clair que ceux qui bossent beaucoup y gagneront aisément leurs vies. »