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Cinéma

Cinéma mobile: de long-métrages pour divertir et instruire les populations rurales

Projection à Mwaro

Du 4 juin au 25 août, le Festicab sillonne 40 communes du Burundi pour projeter en plein air des films produits localement. La commune Kayokwe de la province Mwaro accueillait une projection dans l’après-midi de ce jeudi 25 juillet, avec le long métrage « Imashoka » du réalisateur Jean Marie Ndihokubwayo.

A Kayokwe, dans la soirée de ce 25 juillet, il se lit comme une folle attente sur les visages des centaines d’habitants, qui fixent la toile blanche tendue tant bien que mal sur la face d’une vielle maisonnette au lycée de Kayokwe, située en face de la paroisse… Mais d’abord, de la musique diffusée dans les hauts-parleurs, avec les tubes de Diamond Platnumz, de Mb Data, aux pas de danseurs appelés pour exhiber tout leur talent.

Et puis débute «Imashoka», le film du jour. Long d’une heure et 45 minutes, on y parle des réalités sociales chères aux Burundais. Des conflits d’intérêt autour des biens communs, des histoires d’amour qui finissent en drame suite aux conflits familiaux, des médiations vaines débouchant aux crimes, des désolations, bref, des parallélismes et anecdotes qui lient la petite et la grande histoire.


L’apport du cinéma dans les communautés

La séance survient après celles dans la capitale économique, puis Bubanza, Cibitoke, Kayanza, Ngozi, Kirundo, Muyinga, Karuzi, Cankuzo, Gitega et Muramvya. Selon Abraham Musaba, ancien journaliste de la RTNB et actuellement coordonnateur des activités pour le compte du Festicab, les projections sont appréciées, et rassemblent toutes les catégories sociales: « Ces films tournés en langue locale sont instructifs. Partout où l’on projette, les publics sont étonnés de voir que les Burundais puissent produire de bons films, en langue locale, instructifs et en même temps divertissants. Il y a une demande de films burundais, notamment dans les centres pour jeunes, bien équipés, mais qui malheureusement manquent de contenu pour projeter ».

Pascal Ndikuriyo, élève au Lycée Mwaro voit dans ces projections « un bon moyen d’éducation, d’autant plus que peu de familles ont des post-téléviseurs pour en profiter. Et même ceux qui en ont, rares sont les occasions de voir des films burundais ».

Pour Léonce Ngabo, président du Festicab, l’objectif est d’approcher la population, la rencontrer chez elle, pour qu’au final le cinéma puisse être un bon outil de cohésion sociale, éducatif et divertissant: « Nous avions commencé à projeter dans les écoles de Bujumbura, avant de nous lancer dans les collines du pays. Derrière ces projections, il n y’a pas de distinctions ethniques, sociales, ni des conflits familiaux. Le public est côte à côte, échange, et apprend en se divertissant ». 
Le réalisateur de « Gito, L’ingrat » rappelle aussi ces projections promeuvent le monde cinématographique, dont la production est vulgarisée à travers tout le pays.

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