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Entrepreneuriat : les raisons derrière les échecs des plus jeunes

Dans le cadre du projet Tuyage, financé par l’USAID, Search For Common Ground Burundi (SFCG-Burundi), a organisé à Gitega, du 18 au 20 novembre 2020, une exposition vente des produits des jeunes entrepreneurs.

La foire avait pour thème : « Du nouveau chez les jeunes et les femmes dans le développement et la cohabitation pacifique. » De centaine des jeunes et femmes venus de tout le pays y avaient pris part. Selon Jérôme Niyonzima de SFCG-Burundi, la foire avait l’objectif de rassembler les jeunes talents et entrepreneurs pour leur donner l’occasion de se rencontrer, créer des réseaux et pouvoir exposer leurs créations. En plus d’exposer leurs produits et œuvres, les participants ont bénéficié d’une formation de l’organisation sur la gestion des projets.

Un secteur avec plein de défis …

La plupart des œuvres manquent de promotion, et par conséquent ne sont pas connues sur le marché. Précisions de Dani Kasembe qui fait la peinture à Rumonge : « Les jeunes burundais sont capables de faire les meilleurs tableaux mais le marché fait défaut. Les clients nous payent moins alors que le travail est trop exigeant en termes de temps et des moyens… »

Selon toujours l’artiste, certains Burundais ignorent le potentiel des artistes locaux et préfèrent acheter à l’étranger. Pourtant, non seulement la qualité des œuvres importées n’est pas exceptionnelle, mais aussi l’argent qui pourrait rester au pays pour soutenir les talents locaux, s’envole pour appuyer les étrangers.

« Les artistes ont besoin des investisseurs qui puissent croire à l’industrie artisanale et y investir. Comme cela les artistes peuvent même conquérir le marché extérieur. Faute de capital, plusieurs entrepreneurs jeunes ont des idées mais qui ne se concrétisent pas. » Conclura-t-il.

Et la BIJE dans tout ça …

Le rejet à maintes reprises de leurs plans d’affaires est l’une des raisons qui empêchent les jeunes de s’adresser à la BIJE (Banque d’Investissement pour les Jeunes), une banque spécialement créée pour assurer le financement des projets des jeunes. De plus, la distance fait également défaut car la banque est éloignée de certaines provinces.

Godebert Ndayisenga Directrice Adjointe de la BIJE : « La plupart des jeunes ne parviennent pas à nous amener des plans d’affaire avec des idées authentiques, or les projets éligibles sont ceux, à part leur originalité, présentent des intérêts pour leurs initiateurs, leurs communautés et à tout le pays. De plus l’éligibilité tient compte du degré de risque comme les crédits contractés doivent être remboursés (à 7% et plus). »

L’entrepreneuriat n’est à la portée de tous …

« Même si certains jeunes ont monté de petites entreprises pour gagner leur indépendance, d’autres attendent toujours l’emploi de l’Etat alors que ce dernier n’est plus à mesure de les embaucher tous », glissera le Conseiller du Gouverneur de Gitega en charge des affaires économiques. Et d’inciter les jeunes chômeurs à suivre l’exemple de leurs pairs afin de lutter contre la pauvreté et renforcer la cohésion sociale. D’autre part, Jérôme Niyonzima n’a pas manqué d’encourager les jeunes qui se sont déjà regroupés en coopératives : « Ayez toujours conscience que l’union fait la force. »

Pour renforcer le réseautage entre participants, un groupe WhatsApp a été créé. Ce dernier regroupe tous les jeunes entrepreneurs présents à la foire. L’objectif : faciliter la communication et l’échange d’opportunités.

Traduit en français par Liévin Niyogusenga

Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques

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