Depuis plus de 4 ans, le Projet d’Appui à la Prise en charge Alternative de Qualité et la Désinstitutionalisation pour les Enfants au Burundi « Umwana Mu muryango – UMMU », implémenté par IRC et son partenaire local Dutabarane, sous le patronage du Ministère de la solidarité nationale, soutient des familles en situation de vulnérabilité, enfants en institution, mères adolescentes dans les provinces de Gitega, Muyinga, Bujumbura et Mairie de Bujumbura grâce au financement de l’Union Européenne.
Exécuté depuis 2019, le Projet a provoqué beaucoup de changements au niveau des communautés d’intervention. Ce projet s’inscrivait dans le cadre de l’engagement de l’IRC de toujours œuvrer aux côtés du gouvernement et des partenaires financiers, stratégiques et de mise en œuvre pour garantir à tous les enfants du Burundi une société inclusive et protectrice.
Un large éventail de résultats
En termes de livrables du projet, le gouvernement burundais a été accompagné dans le renforcement du cadre institutionnel grâce a la conception d’un document de référence : la Stratégie Nationale de Prise en Charge alternative qui a été adoptée et disséminée à travers les 4 provinces d’intervention ; 315 Familles d’accueil Volontaires ont été formées à la prise en charge alternative et sont fonctionnelles et prêtes à recevoir les enfants a besoin de prise en charge temporaire, 406 enfants sont réunifiés dans leurs familles depuis les centres résidentiels, 41 ex-Enfants en Situation de Rue (ESR) sont réintégrés dans leurs familles par IRC dans le cadre du support apporté au projet Humura Kibondo mis en œuvre par le comité de pilotage de la province de Gitega, avec le support d’autres acteurs intervenant en protection de l’enfance ;10 centres résidentiels ont été fermés après la réintégration des enfants dans leurs familles.
En plus, 719 familles ont reçu des supports financiers pour la mise en œuvre des microprojets ; 2,260 parents ont participé à la formation sur la parentalité positive ; 1,080 enfants ont démontré des changements de comportement après la formation sur l’apprentissage socio-émotionnel ; 60 familles volontaires, ambassadrices de la parentalité positive qui vont continuer les sensibilisations auprès de leurs communautés respectives pour garantir de meilleures relations entre parents et enfants ;107 adolescents dont 30 mères adolescentes ont été formé en gestion des micro-entreprises et accompagnés avant l’octroi du financement devant soutenir leurs plans d’affaires ; 12 Comite de Protection de l’Enfance au niveau communal et 779 membres des CPE au niveau collinaires ont formés et accompagnés dans le développement et la mise en œuvre de leur plan d’action annuel. Ils ont aussi reçu un kit de fonctionnement composé de : vélo, mégaphone, matériels de visibilité comme T-shirts et parapluies, ainsi que des matériels de travail et de bureau.
Des évidences poignantes
Avec l’appui du projet sur l’enfance « UMMU », Venuste Bukuru, 17 ans, originaire de Songa à Gitega et ex-enfant en situation de rue, a pu monter un business (boutique, élevage) et devenir un exemple de réussite dans la communauté. Il confie : « Un avenir incertain c’est ce qui se dressait devant moi. A l’école comme dans la vie active tout était échec, jusqu’à ce que l’IRC me vienne en aide. Aujourd’hui ma famille compte sur moi »
Félicité Niyimbona de Giheta, elle aussi bénéficiaire du projet « UMMU », a pu construire une maison et se lancer dans des activités génératrices de revenus (champignons, volaille), ainsi s’épanouir et retrouver sa dignité au sein de la société.
De l’autre côté de Muyinga, Zainaibu et Claudine ont toutes deux quitté une situation de vulnérabilité grâce au projet. Zainabu confie : « Je suis tombé enceinte lorsque je venais tout juste d’entrer en 9me. Mes parents n’ont pas supporté l’ampleur de la situation et m’ont obligé de me marier. J’ai vécu un calvaire puisque je n’avais aucune activité génératrice de revenus… » avant de renchérir « J’ai bénéficié du projet puisque j’ai reçu le cash transfert inconditionnel pour mieux répondre aux besoins primaires de mes deux enfants. Je suis dans une coopérative avec d’autres femmes qui ont vécu la même situation que moi et nous nous réjouissons d’avoir suivi avec succès des formations en matière de gestion de petites entreprises et en épargne. »
Au terme des descentes sur terrain effectués dans les provinces de Gitega et Muyinga par la délégation de l’Union Européenne, l’IRC et l’ONG Dutabarane, l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Burundi s’est engagé après avoir fait le constat des livrables du projet, de financer la deuxième phase du projet.
« Faisant suite aux interventions dans la protection des enfants vulnérables, l’Union Européenne financera cette année et pour la 1ère fois au Burundi, un nouveau programme dans le domaine de l’éducation fondamentale, avec une contribution de 20 millions d’euros », a fait savoir Claude Bochu Ambassadeur de l’UE au Burundi avant d’ajouter : « Dans les prochains mois, l’Union Européenne au Burundi prévoit également de financer, avec un montant s’élevant à 920.000 €, la création de l’Observatoire National pour la Protection de l’Enfance, au sein du Ministère de la Solidarité Nationale. »