C’est le pari que se sont donné United For Children Burundi bw’uno munsi (UCBUM) et Tabitha Community in Action (TCA), des organisations œuvrant dans le domaine des droits de l’enfant
Buterere, passer des journées entières à fouiller dans son tristement célèbre dépotoir à la quête d’une éventuelle pacotille à revendre à vil prix… Voilà comment s’offrir de quoi mettre sous la dent pour les chérubins de la place. L’école est devenue un luxe auquel ils n’aspirent pas, occupés à satisfaire les besoins les plus élémentaires.
Face à cette situation, l’UCBUM s’est engagée à redonner aux enfants le goût de l’aventure scolaire: « Nous avons deux centres à Buterere où les enfants sont nourris, initiés aux règles de l’hygiène et reçoivent des séances de renforcement des matières précédemment vues en classe », précise Ildéphonse Niyokindi, le chargé de la communication.
Voulant remédier au mal en l’attaquant par ses racines, à savoir la précarité des familles, « l’autre centre intègre les mères de ces enfants, qui sont réunies dans de petits groupements faisant office de micro-finances. Les bénéfices perçus sont utilisés pour l’achat du matériel scolaire pour les enfants », complète M. Niyokindi.
Supporter la charge en kit scolaires pour 500 enfants n’étant pas une douce sinécure pour l’UCBUM, l’association a pensé à de festivités pour collecter des fonds dans l’optique de garnir sa bourse. Quoi de mieux que rire aux blagues de Kigingi, savourer la voix douce de Tetero Laurette, la gagnante de la récente édition de la Primusic et bien d’autres surprises sachant qu’au final ta joie fait aussi celle d’un enfant que la misère avait réduit à un sujet du dépotoir ?
En faveur des enfants vulnérables de Nyabiraba
Orphelins vivant avec un handicap physique, enfants issus de familles que la communauté locale qualifie de « très pauvres », tels sont les critères que la TCA a considérés pour cibler les enfants à venir en aide. Longtemps mis en ban de la société et pas trop nombreux à être réceptifs à la scolarisation, un point particulier a été mis sur les Batwa de la colline Gitaramuka.
Les enfants de cette composante bénéficieront d’une assistance en matériel scolaire sans présélection. Touchée gravement par les affres de la guerre civile, cette localité en garde des séquelles avec une situation économique précaire de nombreux ménages, qui se répercute sur la capacité financière des familles à scolariser leurs enfants.
D’où l’idée de l’événement « Korako », mot issu d’un vocable rundi que l’on pourrait traduire littéralement par ‘Touche-le’ résume parfaitement l’essence de la campagne. « Quand plusieurs personnes s’apprêtent à soulever un corps lourd, ils demandent un coup de main à un passant en lui disant ‘korako’, pour signifier ‘pourriez-vous nous aider? »‘, explique Jimmy Ndihokubwayo, président de la TCA. « C’est cette image que nous utilisons, nous, modestes jeunes sans beaucoup de moyens mais mus par la volonté d’éradiquer la déscolarisation des enfants », continue-t-il.
Comme UCBUM, l’approche est de faire participer le public à cette campagne à travers des moments festifs. C’est avec le soutien des grands noms de la scène artistique burundaise « qui se sont joints à nous sans nous demander le moindre sou », que sera tenue une soirée culturelle éclectique, de la comédie à la musique en passant par le slam et les arts plastiques. Les fonds serviront à alléger le fardeau des familles de Nyabiraba qui peinent à maintenir leur progéniture sur les bancs des écoles.
A l’approche de la rentrée scolaire qui rime avec la fin d’un été rythmée par moult manifestations ludiques, on ne peut que se féliciter que la fiesta vienne au service de la solidarité citoyenne.