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Commerce transfrontalier informel au Burundi : en 2018, le flux des échanges dépasse 92 milliards de Fbu

La main/tête et les motocyclettes/vélos constituent les principaux moyens de transport des échanges transfrontaliers informels

Le chiffre est révélé par la toute première enquête sur le commerce transfrontalier réalisé par la BRB – en collaboration avec l’Isteebu – sur tous les sites frontaliers du pays. Alors que la RDC constitue le plus grand marché d’écoulement, le rapport indique parallèlement que les petit.e.s commerçant.e.s s’approvisionnent essentiellement en Tanzanie.

Les exportations informelles portées à plus de 27 milliards de Fbu en 2018 – 8,6% des exportations formelles – sont surtout dominées par les produits industriels : bières malt – Amstel, Primus, …- (29,4%), les eaux minérales (7,7%), les savons et détergents (6,0%), les autres boissons alcoolisées – Karibu, Hozagara, Nezerwa, Ihuriro, …- (3,7%). Les produits agricoles viennent en seconde position (16,2%), suivis des produits chimiques (7,1%) et ceux de l’élevage (4,2%).

La RDC, premier partenaire dans les échanges, constitue une part de plus 56% du marché, secondée par la Tanzanie avec 43% des parts. Les autres pays, le Rwanda, le Kenya et l’Ouganda représentent des parts de marché relativement insignifiantes.

Au niveau des importations informelles qui s’élèvent à plus de 65 milliards – 4,6% des importations formelles -, elles sont en grande partie constituées des produits d’élevage – à 98% vaches – (35,6%) et d’agriculture – à 80% du maïs – (31%). Les produits de la pêche – poissons séchés ou fumés – (6,0%) se classent en troisième position, et les produits des industries alimentaires, boissons et tabacs (3,6%), en 4ème position.

Et plus de 95% de tous les produits importés proviennent de la Tanzanie – constitués à 79% par des articles de ménage et des chaussures autres que Yeboyebo et Umoja.  La RDC, le Rwanda et l’Ouganda, se départagent le reste du marché.

Près du quart des échanges transitent par le Sud-Est du pays

Les résultats de l’enquête montrent en outre que plus de 82% des échanges transfrontaliers informels passent par les points d’entrée ou/et de sortie localisés dans les provinces de Makamba (37,2%), Cankuzo (14,4%), Rutana (13,6%), Bujumbura Mairie (8,9%) et Muringa (8%). Les provinces de Kirundo (0,6%), Ngozi (1,1%) et Rumonge (1,8%), constituent les entités où l’ampleur du phénomène est relativement faible.

Concernant les principaux moyens de transports utilisées : côté exportations, les motocyclettes/vélos accaparent 51,4% des parts, suivent ensuite le transport par véhicules (35,5%), par la tête/main (8,2%) et par bateau (4,9%). Pour les importations, le principal moyen transport est la tête/la main (48%), les motocyclettes/vélos (33,1%), véhicules (11,3%), bateaux (7,6%), complètent la manche.

Par ailleurs, contrairement à la plupart des pays africains où le commerce à petite échelle est souvent dominé par les femmes, au Burundi, 9 personnes sur 10 des importateurs sont des hommes – les importations informelles effectuées par ces derniers représentant 89,7% des opérations -, et 7 personnes sur 10 actives dans les exportations informelles sont également des hommes – avec une valeur des transactions effectués qui s’élève à 70%.

Les transactions incluses dans le commerce informel concernent toutes les marchandises entrant ou sortant du pays (non ou partiellement déclarées sur les documents douaniers) sur les sites frontaliers mais non saisies par les autorités fiscales, et souvent en de petites quantités. 

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