La Coopérative d’innovation et de réflexion pour le développement intégré (Cirdi) dans la province Cibitoke a trouvé l’idée géniale de se faire de l’argent, tout en protégeant l’environnement. Par semaine, au moins 6 tonnes de charbon écologique sont écoulées. Des obstacles, elle crée des opportunités.
Ces dernières années, différents projets similaires sont inventoriés un peu partout dans le pays. Aujourd’hui, on vous parle d’une coopérative qui a su profiter de son environnement. Comment ? Pour les membres de la coopérative, natifs de la province, le projet du Gouvernement burundais « Ewe Burundi Urambaye » est l’élément déclencheur. Ensemble, ils ont décidé de mettre en commun leurs « maigres » contributions dans la lutte contre le déboisement, en créant d’autres alternatives au charbon de bois pour la communauté et les entreprises qui préfèrent de l’énergie propre.
C’est en mars 2018 qu’elle commence à travailler légalement. Elle entame alors plusieurs activités : fabrication du charbon écologique (par la transformation des déchets biodégradables), fabrication des briquettes à base de balles de riz, fabrication de craies (par mois, c’est 800 boîtes de 150 pièces produites, à raison de 3.500 Fbu la pièce, donc une coquette somme de près de 3 millions de Fbu), ainsi que la fabrication des machines (électriques ou à mazout) de broyage du fourrage pour bétail (ces machines sont des outils très recherchés par les éleveurs et vendus avec un bonus de réparation après-vente).
La Cirdi rêve et voit grand
Avec toutes ces branches, la coopérative s’investit à fond pour mener à bien sa noble mission. A Cibitoke, la qualité des produits de la Cirdi séduit les clients, les ménages. Les gros consommateurs aussi. « La Police et l’Armée font beaucoup recours à notre charbon à base de balles de riz, sans oublier la Buceco, l’usine de transformation du ciment, qui commande, à elle seule, 6 tonnes de charbon par semaine. » Révèle Engelbert Dusabimana, Directeur Gérant de la coopérative. Le prix abordable (500 Fbu le kg de briquette et 300Fbu le charbon écolo), la bonne qualité du produit, cette valeur écologique mis à l’avant, sont autant des facteurs qui plaident en faveur de la coopérative.
Pour la Cirdi, la logique est d’augmenter continuellement la production avec la hausse de demande des produits. « On s’est donné le challenge de satisfaire toute demande locale et étrangère. L’objectif aujourd’hui est de créer de nouvelles agences de la coopérative dans d’autres provinces du pays et nous visons aussi le marché congolais plus proche de la province. »
Mais tout n’est pas rose
Avec une vingtaine d’employés permanents (la moyenne d’âge 20ans), et rien que 3 machines pour la transformation des briquettes et une seule pour le charbon écologique, la Cirdi ne pourrait augmenter sa production qu’à la condition de se procurer d’autres machines.
D’ailleurs, elle ne recourt qu’au soleil pour le séchage du charbon et des craies, alors qu’il existe une machine appropriée pour cela. « Avec le peu de machines que nous disposons aujourd’hui, nous dépensons beaucoup en coûts liés à la production, notamment pour l’électricité. Difficile alors de se payer de nouvelles machines comme on le voudrait. Ce qui ralentit les activités de la boite. »
Vous l’avez bien compris, le défi de la Cirdi, c’est le manque de fonds. « On voudrait renforcer l’équipe technique, employer plus de jeunes, l’un des objectifs qui nous tiennent à cœur. Mais comment le faire alors que nous manquons parfois de ressources pour les commandes sans avance. », un cri de désespoir lancé alors aux banques : « Un petit crédit ne ferait que du bien à la coopérative. »
Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques