Plus d’une centaine d’apprenants y sont formés dans différents métiers ainsi que l’éducation financière, afin de s’assurer de devenir professionnellement autonome. Ce centre lancé par la Fondation Iragi participe également aux œuvres de charité
« On peut cultiver du riz, mais si on n’a pas encore la récolte, le champ ne te sert à rien », lâche Bernardine Niyonsaba, une habitante de Gihanga bénéficiaire de la formation dispensée par le Centre Artisanal. Selon elle, l’opportunité offerte par ce centre dépasse largement le fait de posséder une terre ou un champ : « Il nous donne de nouvelles connaissances qui nous permettent de découvrir d’autres formes d’affaires qui étaient presque inexistantes dans notre communauté. »
Même son de cloche chez Dieudonné Kwizera, un autre bénéficiaire du même centre : « En plus de connaissances acquises, le Centre Artisanal Iragi nous a offert du capital pour rentabiliser les acquis soit individuellement ou collectivement. » Et de préciser que même le centre est encore à ses débuts, la suite est rassurante.
Iragi signifie héritage
Installé à Gihanga depuis seulement le mois de février dernier pour dispenser un apprentissage de métiers en faveur de la population de cette localité qui le désire, le Centre Artisanal Iragi est un établissement qui compte plusieurs départements: la menuiserie, la boulangerie, la maroquinerie et la couture.
A l’occasion de l’ouverture solennelle de ce centre le 14 août dernier, 180 lauréats ont été certifiés par Kaz’O’zah Art, la maison qui leur a dispensé une formation non seulement sur ces différents métiers, mais également sur l’éducation financière.
Ces bénéficiaires ont déjà mis leurs produits sur le marché. Et cela, grâce à la matière première reçue de la Fondation Iragi soutenue par Spark Burundi. Le chiffre qu’ils vont réaliser de la vente de leurs premières productions va constituer leur capital initial. « Avec ce capital, ces bénéficiaires, majoritairement des jeunes et des femmes pourront pérenniser les acquis du centre et les transmettre aux futures générations. C’est ça iragi ou l’héritage que nous voulons laisser », a souligné Olivier Suguru, représentant légal de la fondation Iragi, le jour de l’ouverture du centre, avant de préciser que la Fondation Iragi est une initiative qui date du mois de février de cette année : « Le centre artisanal est la première grande réalisation de notre fondation. »
Au-delà des métiers…
En plus de métiers appris, les bénéficiaires ont étés formés sur la notion de l’éducation financière. Grâce à des cotisations qu’ils effectuent de façon hebdomadaire, ils se constituent progressivement une épargne pouvant leur permettre d’initier des activités génératrices de revenus à part, et de façon collective et individuelle à la fois, moyennant un coaching de la part du centre.
La prochaine étape sera d’enregistrer leurs groupements sous forme de coopératives afin de progresser ensemble et tirer profit des acquis du centre.
Au-delà des métiers et des connaissances dispensées, le centre œuvre également dans l’appui et l’assistance des familles dans le besoin. Avec ce volet, elle a déjà assisté en vivres plus de 300 familles. Elle paie en outre les frais d’hospitalisation pour les plus nécessiteux et compte construire 10 maisons pour les indigents et les veuves.
D’autres domaines sont également visés par la fondation comme l’éducation où elle a déjà distribué 800 bancs pupitres. Elle projette fournir des livres et installer une bibliothèque numérique, etc.
Iragi compte appuyer aussi dans la promotion des initiatives innovantes et des talents. « Si on construit un monument de vélos pour surnommer Gihanga ‘une commune de vélos’, l’on veut changer l’anecdote péjoratif selon laquelle Gihanga est connue comme cette cité où le concubinage, pendant la récolte du riz surtout, devient une coutume. » Cette idée a bénéficié du soutien de la fondation Iragi et dans la même logique, cette dernière envisage également renforcer le cyclisme féminin.
Les autres interventions de cette fondation concernent l’environnement ainsi que l’autonomisation et le développement des communautés. Les activités de ce Centre Artisanal cadrent avec ce dernier volet.