Au fin fond de la province Bururi, à Songa, se dresse des constructions de la centrale hydroélectrique Jiji-Mulembwe qui ambitionne de produire 49.5 MW à la fin du projet, en 2023.
A environ 12km à vol d’oiseau du chef-lieu de Rumonge, deux rivières voisines traversent la partie Sud-Ouest du pays avec une distance de 3.75km l’un de l’autre. Sur la rivière Jiji à Songa en commune de la province Bururi, l’Orascoma Construction, une société égyptienne, et le groupement CMC di Ravenna comptent y construire un barrage hydroélectrique et un poste de transformation de 32.5MW.
Au mois de mai 2021, une année et 5 mois après le lancement tardif des travaux, le barrage était encore en phase 1. En effet, les porteurs du projet ORASCOMA et CMC di Ravenna ont commencé par installer une église, une école, 40 maisons en briques et tôles pour la population environnante et un village à Horezo où vivra le personnel…
Juste 42 mois pour des constructions de plus de 270 millions $
Après l’identification de l’emplacement du barrage Jiji, du béton est en train d’être injecté dans le sol pour former un sous-sol adapté aux conditions. Ses orifices sont en cours de construction. A la fin des travaux, le barrage aura une hauteur d’environ 12m. « Si le climat reste favorable, rien n’empêche qu’en 2023 le barrage soit prêt », affirme l’ingénieur Félicien Ntawuheburimana, le chargé du génie civil au Projet Hydroélectrique de Jiji-Mulembwe. Le barrage de Jiji sera construit en 36 mois et Mulembwe n’aura que 8 mois pour être érigé. Ce dernier produira 17MW. Laradi Mohand, l’ingénieur Résident et responsable des constructions précise : « Si rien ne change, les travaux sont prévus d’être achevés d’ici novembre 2023. »
La chaîne de production se passera comme suit : sur la rivière Jiji (en parallèle, sur la rivière Mulembwe) sera construite une conduite d’amenée, qui sera connectée à un tunnel amenant l’eau jusqu’à la conduite forcée. Cette dernière pourra ainsi transporter l’eau en haute pression à la centrale hydroélectrique pour être transformée en électricité.
Ce courant sera élevé à 110 KV au poste de transformation de Jiji. Celui-ci rencontrera le courant venu de Mulembwe (à 110KV également) par les lignes d’interconnexion au poste de Horezo. Ici, le courant va de nouveau être élevé à 220 KV pour être acheminé au poste d’extension à Bujumbura. Le coût de ces travaux est évalué à 270,4 millions de dollars.
Quid de l’impact environnemental ?
Le projet hydroélectrique Jiji-Mulembwe a été lancé le 23 septembre 2020, alors que l’ensemble des centrales hydroélectriques burundaises ne produisaient que 32MW. Grâce à ce projet, près de 500.000 ménages seront alimentés en électricité.
Dans les mesures d’accompagnement de ce projet, les ménages expropriés (environ 1575 personnes) seront indemnisés. La population de Muheke bénéficiera aussi du courant électrique dans leurs ménages.
Dans un pays comme le Burundi où seuls les citadins ont l’électricité, ces 49.5MW, en plus d’être un ajout à l’alimentation ménagère en énergie, constitueront une échelle vers l’essor du secteur industriel burundais: « Il n’y aura plus d’excuses, plus de remarque du genre ‘Votre production énergétique est basse’, explique le chargé du génie civil sur ces chantiers. Le Burundi va être un parc d’attraction d’investissements étrangers. »