Le Panoramique Hotel abritait ce 3 Septembre 2020 le lancement officiel du projet tripartite « Réduire le chômage des jeunes par le renforcement des capacités et l’implication de la diaspora » piloté par l’OIM, en partenariat avec le Ministère burundais des Affaires étrangères, avec le financement de la BAD.
Les jeunes bénéficiaires des provinces pilotes, Bujumbura et Gitega, sont estimés à au moins 450 jeunes, pour un ambitieux projet étalé sur 2 ans, à compter de ce mois de septembre 2020. Comme l’a annoncé Ali Abdi, Chef de mission a.i de l’OIM au Burundi, l’objectif central du projet est de réduire le chômage des jeunes burundais, en créant des opportunités d’emplois durables et décents dans le secteur formel, notamment pour les jeunes vulnérables.
Par ailleurs, il a indiqué que le projet en soi s’articule en 3 composantes : une évaluation de base qui contiendra notamment une étude de marché, une cartographie de la diaspora burundaise dans deux pays (qui seront bientôt choisis), ainsi que des activités de sensibilisation ; suivra par la suite, une série de formations en compétences commerciales et professionnelles, couplée avec des stages professionnels et un appui aux moyens de subsistance adressé à différentes catégories de jeunes ; et la dernière composante sera centrée sur le renforcement des capacités du gouvernement du Burundi pour promouvoir l’engagement de la diaspora dans le financement économique du pays.
L’implication de la diaspora
Le projet se veut innovateur. Le haut cadre de l’OIM a annoncé une réintégration des compétences des jeunes de la diaspora pour le développement du Burundi. « Un accent particulier sera mis sur le transfert de connaissances pour échanger l’expérience pour lutter contre les facteurs de fragilité qui handicapent l’emploi de la jeunesse burundaise. » Ainsi, dans cette optique, une identification de 100 membres volontaires de la diaspora aptes à participer au projet, qui aideront dans l’exercice de cartographie de la diaspora burundaise, sera mené à plus long terme.
Parmi les 100 membres volontaires, le projet identifiera 12 membres de la diaspora hautement qualifiés, notamment en gestion d’entreprise et dans d’autres domaines professionnels. 20 autres membres de la diaspora seront engagés en tant que mentors pour les jeunes, afin de faciliter leur transition dans le monde des affaires et du travail.
Appuyant les propos de son homologue de l’OIM, Abdoulaye Konaté, Représentant-pays de la BAD, a fait savoir que l’appui financier pour ce projet rentre dans la stratégie « Job for Youth », cher à l’institution financière. « Le projet porte sur la période de 2016-2025, et l’ambition est de créer 25 millions d’emplois directes et indirectes, et doter des compétences professionnelles à plus de 50 millions de jeunes sur le continent africain. »
Pour l’économiste, le projet sera très bénéfique pour le Burundi, dans sa politique de faire face à la pression démographique dont les chiffres montrent que 62% des jeunes ont moins de 25 ans, et 35% ont entre 15 et 35 ans, selon le PND 2018-2017. Et d’annoncer qu’au-delà de ce projet, la BAD compte appuyer, prochainement, dans les secteurs de l’entrepreneuriat agricole des jeunes, l’innovation technologique, et la formation technique.
???? Au moins 450 jeunes de #Bujumbura et @Gitega seront appuyés par le projet « Réduire le chômage des jeunes par le renforcement des capacités et l’implication de la #diaspora« , lancé par @IOMBurundi en partenariat avec le @MAEBurundi, avec financement de la @AfDB_Group #Burundi pic.twitter.com/xN8TAiDFlp
— Jimbere (@JimbereMag) September 3, 2020
Une réponse au chômage des jeunes ?
Invitant les jeunes bénéficiaires à saisir la balle au bond, Albert Shingiro, Ministre des Affaires étrangères, a fait savoir que la parité sur le genre sera soigneusement respectée, pour que la place de la fille burundaise ne soit pas mise au second plan. Il a, en outre, dévoilé que les plus ciblés sont les jeunes à risque d’immigration irrégulière, ceux à risque de faire objet d’un trafic humain, les jeunes à risque de violence ou de criminalité, les déplacés internes et les rapatriés, ainsi que les jeunes engagés dans des activités sportives au sein de différentes associations.
Pour les jeunes des autres provinces, que Gitega et Bujumbura, le Ministre tranquillise : « Ces provinces pilotes sont habités par une densité forte, et par beaucoup de jeunes sans emplois. Le programme est sur tout le pays, mais nous avons préféré y aller progressivement, et les projets sont nombreux, quitte à mener à bien la campagne de réduire considérablement le chômage des jeunes. »
Prince Willy Buzirigi, jeune entrepreneur de Bujumbura, qui s’est investi dans l’élevage des poules, estime que ce projet est un pas de géant dans le sens où la diaspora pourra appuyer considérablement dans l’échange des compétences.
Wait and see !
Dans le cadre du projet « Tuyage » financé par l’USAID, le Magazine Jimbere s’associe avec Search For Common Ground au Burundi (partenaire de mise en œuvre du projet) dans la production d’une série d’articles économiques