Des organisations de la société civile, en collaboration avec le UNFPA Burundi, ont organisé du 14 au 15 décembre 2020, au Zion Beach hôtel, un atelier de suivi de mise en œuvre des engagements de la société civile au sommet de #Nairobi lors du 25ème anniversaire de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD 25). Occasion de célébrer son premier anniversaire et d’évaluer les perspectives de 2021.
Global Peace Chain Burundi, Ajap, World Future Active, ABUBEF, REJADH, FAPHB et la Youth Impact Mission sont les quelques organisations de la société civile à l’origine de l’évènement financé par le Fonds des Nations Unies pour la Population, UNFPA. Pour les jeunes qui ont assisté à l’anniversaire, ce fut un grand moment de joie et d’échanges sur l’impact de la démographie galopante sur le développement et le bien-être familial tout en posant diverses questions constructives sur la santé reproductive.
S’adressant surtout aux jeunes invités, venus de tous horizons, d’entrée de jeu,le Dr Richmond Tiémoko, Représentant Résident du UNFPA au Burundi est revenu sur le Sommet de Nairobi en affirmant qu’il a beaucoup profité aux jeunes dans le sens où il a éveillé leur conscience sur un certain nombre de thématiques. C’est notamment l’engagement à défendre les droits des femmes et à lutter contre la stigmatisation fondée sur le choix, le droit à l’avortement si la santé d’une femme est menacée et enfin mobiliser la population rurale sur l’utilité de la planification familiale et les moyens d’y accéder.
Prenant la parole, Didier Ndamukunda, PDG de World Future Active, a rappelé que parmi les engagements des jeunes figurait l’engagement en faveur d’une loi claire au Burundi qui protégerait la santé reproductive des jeunes et des adolescents, l’organisation des jeux sportifs et la multiplication d’autres activités d’échanges des idées sur la santé reproductive avec les spécialistes en Santé Sexuelle et Reproductive #SSR afin de permettre aux jeunes de prendre des décisions en étant mieux éclairés.
Les obstacles rencontrés par les jeunes dans leurs engagements
Côté jeunes, ces derniers ont soulevé plusieurs obstacles qui bloquent la mise en œuvre effective des engagements pris au Sommet de Nairobi. Il s’agit des enseignements véhiculés au niveau des églises contre des méthodes contraceptives, ce qui en déroute nombreux. Bien plus, font-ils savoir, certains professionnels de santé ne réservent pas un accueil chaleureux pour mieux guider les jeunes. Pire, ont-ils martelé, les connaissances en matière de santé reproductive ne sont pas très répandues. Et d’appeler les concernés à plus de vulgarisation de ces connaissances à travers les leaders des communautés comme relais afin d’atteindre l’objectif de zéro grossesse non désirée chez les jeunes.
Après différents exposés, ces jeunes ont eu l’occasion de poser plusieurs questions en rapport avec la santé de la reproduction. En outre, des jeunes souffrant de troubles de l’audition et de la parole avaient été invités à participer à l’événement. Geste salué par Marie Ange Bugoma, représentante de l’association des sourds-muets ANESB qui, par le biais, d’une interprète a tenu à remercier les organisateurs : « Je suis ravie d’avoir été conviée à cet événement. Preuve qu’un changement est en train de s’amorcer petit à petit dans la manière dont on nous considérait. »
Recommandations et promesse de soutien
Et de rappeler quebeaucoup de filles sourdes-muettes n’ont pas accès à l’éducation sur la santé reproductive. Selon elle, beaucoup en ont même payé le prix fort en mettant au monde, très jeunes, parce qu’elles ont eu des rapports sexuels non protégés et ce par manque d’informations claires et correctes : « Nous sommes en retard mais il y a une lueur d’espoir s’ils continuent à nous inviter. »
Patrick Ndihokubwayo, qui souffre également d’un trouble de l’audition et de la parole, recommande, quant à lui, d’enseigner le langage des signes aux prestataires de soins afin que la personne qui présente un trouble de l’audition et de la parole puisse avoir accès aux méthodes contraceptives et les préservatifs lorsqu’elle le désire sans barrière linguistique.
Dr Richmond Tiémoko a été très reconnaissant à la jeunesse Burundaise et à la société civile en général pour leur compréhension et l’intérêt manifesté face aux engagements du sommet de Nairobi ː « le UNFPA veut promouvoir et supporter le leadership des jeunes, s’assurer que leur potentiel puissent se réaliser, en faisant en sorte que les jeunes puissent faire une transition saine dans l’âge adulte, une transition sans violences, en étant compétents, ayant des ressources, capables de participer à la vie active.»
En outre, il a rappelé que l’objectif est d’atteindre les 3 Zéro d’ici 2030 à savoir : zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale et zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste. «C’est pourquoi nous n’hésiterons pas à soutenir de telles activités », a-t-il conclu.