Impunity Watch, Association Dushirehamwe, TLES et Yaga, en collaboration avec l’Ambassade des Pays-Bas, ont organisé, vendredi 6 novembre, à l’IFB, une soirée de célébration des 20 ans d’existence de la Résolution 1325, à travers un film documentaire [à retrouver ici], une pièce de théâtre et un débat riche en couleur, le thème « Abarundikazi : force pour la paix, la sécurité, et le développement. »
Le documentaire qui ouvre les cérémonies est très accrocheur. La salle de l’IFB est pleine à craquer. Apparemment, les Bujumburois avaient soif de l’évènement. Par des témoignages forts, le film documentaire titré « participation de la femme en politique au Burundi » produit par Impunity Watch, en partenariat avec l’Association Dushirehamwe, a été un miroir, un outil marquant la bravoure de six Burundaises ayant porté haut la voix.
Celles-ci font partie d’un groupe de 20 femmes et filles issues de différents partis politiques, qui ont été depuis 2019 formées et accompagnées par Impunity Watch et Dushirehamwe pour pouvoir participer dans le processus électoral de 2020. En sortant des sentiers battus, elles ont pu marquer leur existence dans des domaines qui, selon les situations qui régnaient, ne leur donnaient pratiquement pas la de place.
Ainsi, le film aura été une occasion de mettre la lumière sur les Burundaises qui œuvrent pour la paix et le développement dans leurs communautés. Beaucoup de ces femmes passent inaperçues, alors que leur engagement inlassable à l’amélioration de leur société, a un impact profond sur le Burundi.
Eblouie par le contenu du documentaire, Christelle, dans le public, a fait savoir que la production de tels supports visuels est un bon moyen d’immortaliser les exploits des modèles de la société pour les générations futures. « Nous venons d’être témoins de la détermination de la femme burundaise. Cela nous ouvre les yeux et nous donne également le désir de mettre en exergue le rôle important, formel et informel, que jouent les femmes et les défis auxquels elles sont confrontées. »
La pièce de théâtre, l’ingrédient à la sauce
Créée par la troupe Les Enfoirés de Sanoladante et écrite par Sheïlla Inangoma, la pièce aura donné une bonne interprétation artistique du thème, « Abarundikazi : force pour la paix, la sécurité, et le développement », qui d’ailleurs a gardé le même titre.
A travers la création, les artistes ont fait le contour des maux qui hantent la femme, les balises qui freinent leur épanouissement. Passant par justement ses peines, il a été dégagé leur capacité de s’en sortir malgré les défis.
Josué Mugisha, metteur en scène de la pièce, indiquera que la pièce a pour but de créer un monde, un univers où chaque individu trouve sa place « Mis à part le genre, personne ne devrait se sentir mise à néant, moins considérée. Cette pièce a ainsi été conçue pour accoucher les injustices qui n’ont pas lieu d’être. En même temps, nous avons voulu honorer ces femmes qui auront marqué l’histoire par leur bravoure malgré les moments et les situations difficiles. »
Quels legs pour les futures générations ?
Marie Goretti Ndacayisaba, Secrétaire exécutive de Dushirehamwe, une des panelistes, notera que durant les 20 ans, le combat a été de dur labeur, pour arriver aux résultats actuels. « Au niveau de la société civile, nous nous sommes battues bec et ongles pour arracher un espace pour la femme dans les instances de prise de décision. Nous avons participé hâtivement pour obtenir un minimum de 30% que donne la constitution actuelle à la femme, au niveau des quotas institutionnels. » Et de marteler : « Bien que la route soit encore longue, le pas franchi est louable, vu les obstacles que nous avons surmontés. »
De son côté, Vestine Mbundagu, première femme Gouverneure au Burundi (en 1993 à Cankuzo), a exhorté la femme à ne pas se laisser aller, ou à céder à la peur, dans ce cas, elle aura échoué à sa mission. « Rien n’est acquis d’office. »
Cette activité a été organisée via le programme « Combattre les violences envers les femmes au-delà des frontières : Burundi, Guatemala & Liberia », un programme quinquennal financé par le Ministère néerlandais des Affaires Etrangères. Il a contribué à créer un changement sociétal afin que les femmes et les filles vivent à l’abri des violences en tant que citoyennes actives.
Le programme mis en œuvre par Oxfam IBIS et Impunity Watch, deux organisations internationales, à but non lucratif, qui cherchent à promouvoir la justice et l’égalité des droits pour les femmes et les filles. Au Burundi, le programme opérationnel en partenariat avec Dushirehamwe. Il s’est concentré sur la lutte contre les violences envers les femmes post-conflit, et mis en œuvre dans 4 provinces : Bujumbura (rural), Bururi, Cankuzo et Ruyigi.