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200 femmes réunies à Ngozi, pour l’un des meilleurs cafés au monde!

Une association de cultivatrices de café qui part de rien, pour se retrouver primée par Strabuck

Une station de lavage utilisant les méthodes modernes pour le dépulpage du café (machines, eau potable, etc.) mise en place grâce aux différents dons des bailleurs, un terrain de plus de 2 hectares avec 7000 plants de caféiers (et des précisions d’acheter d’autres), une renommée désormais mondiale …
Voici comment se présentent les 200 « sœurs » des communes de Gashikanwa et Kiremba, réunies dans une coopérative des caféicultrices de Ngozi depuis 2011. «Cela ne s’est pas fait en un jour», dit fièrement Marie Chantal Nizigama, la présidente de l’initiative.

Les difficultés paraissaient insurmontables au début : la majorité de ces femmes étaient des veuves suite aux crises qui ont particulièrement touché les deux communes. Démunies, elles peinaient à joindre les deux bouts du mois. Elles devaient attendre que des particuliers apportent leur récolte de café à l’usine pour pouvoir pour gagner un peu de sous.

Puis elles ont commencé à mettre l’argent de côté, au prix d’une assiduité exemplaire : au minimum 7 heures aux champs et par jour, entre 6h et 15h. Deux ans plus tard, l’épargne réalisée leur a permis de s’acheter des terres. Mais même là, il fallait patienter deux années de plus avant que les plants de café ne donnent les premières récoltes.
Elles s’y sont fait : « Nous avions été capables d’attendre une année pour les maniocs, de consommation locale. Alors pourquoi pas deux ans pour le café avec des rentrées beaucoup plus importantes ? »

Diversifier

Trois années plus tard, non seulement, le café de cette localité est apprécié au niveau mondial, d’où l’appellation de Gashikanywa Special Coffee, mais également sa vente rapporte bien pour la coopérative. « Nous avons maintenant notre propre récolte, et les membres sont les prioritaires lors du dépulpage. Elles gagnent 1200 Fbu par jour et par personne, les heures supplémentaires sont aussi rémunérées. »

L’argent gagné à l’usine leur a permis d’améliorer leurs conditions de vie, et surtout de subvenir aux besoins de leurs enfants. Les soins de santé (octroi d’une carte d’assistance médicale) et les frais de scolarité ne sont plus des cauchemars à la fin des mois. Les membres de la coopérative bénéficient en outre des formations et ne manquent pas de semences pour d’autres cultures comme les arachides, les pommes de terre, etc.
Certaines, comme Chantal, se sont lancées dans des projets personnels comme l’élevage du petit bétail (moutons, porcs ou chèvres), avec plus ou moins de succès. «Ce n’est pas facile pour une femme seule de s’en sortir mais l’union fait la force. Nous nous entraidons pour le bien-être de nos familles. Les veuves ne se sentent plus seules. Elles sont même financièrement autonomes», se réjouit Chantal.

Son rêve ? « Voir, d’ici cinq ans, les Burundais, surtout mes consœurs, consommer du café et l’apprécier à sa juste valeur. Ce n’est pas normal que nous nous tuons à la tâche pour une culture savoureuse, que nous ne consommons pas. Il faut créer un marché local! »

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