A la lecture des commentaires sur un témoignage d’une fille violée publiée sur le compte twitter de bestof257, s’est dégagé le rapport très brouillé que les burundais entretiennent avec le consentement, et de là, la nécessité de questionner l’aptitude des burundaises à dire non.
Difficile d’imaginer une Burundaise qui dit oui avec enthousiasme aux avances sexuelles. Où puiserait-elle ce courage? Surtout pas dans la culture. Pertinent de signaler qu’en matière de mariage, la tradition a toujours voulu que les négociations, se fassent entre les familles, la fille devenant hélas, une denrée négociable qui ne doit pas être consultée avant de l’offrir en mariage. Culturellement donc, le consentement n’existe -ou presque- pas au Burundi. La burundaise n’a pas le dernier mot en matière de sexe.
Comment alors, envisager qu’une burundaise peut dire non quand l’on se met déjà en tête que son refus n’est que de façade, passager et négociable ? Comment peut-elle fixer des limites, quand le refus d’une femme d’avoir du sexe avec son mari dans le foyer est considéré comme étant des caprices, comme une montée d’hormones rebelles, une inconvenance émotionnelle, aux yeux même de ses consœurs ?
Comment une femme dans le foyer peut-elle tenir tête aux appétits sexuels de son mari quand son refus n’est pris que pour un coup de tête à balayer tout de suite sans aucune autre forme d’écoute, de tentative de compréhension ? D’ailleurs, ne dit-on pas « Umugore ni umwana », ( la femmes est un enfant). Et donc, un enfant ne peut pas agir de lui même. C’est un fait, c’est universel, c’est connu.
I was raped by my so called boyfriend (5 part thread) pic.twitter.com/MeDhzyteQd
— Best of Burundi (@bestof257) November 12, 2021
Et du coup, les Burundaises entretiennent un rapport très complexe et mitigé avec le consentement. Elles auront du mal à dire oui car cela leur vaudra d’être considérées comme coquines et surtout faciles. On comprend alors pourquoi elles choisissent de se barricader derrière un non dont elles ne sont pas, elles-mêmes, si sûres si elle est péremptoire ou subterfuge provisoire et désespérée de se protéger contre leurs prédateurs sexuels.
Bon à savoir : qu’est-ce que le consentement ?
Les propos comme « tu dois être ferme », « tu l’as cherché », que les gens utilisent pour brouiller les lignes autour du viol, blâmer les victimes et excuser les auteurs, quel que soit le contexte, encore moins, l’état de la victime, ne devraient pas tout simplement avoir lieu.
Lors de l’acte sexuel ou les préliminaires qui y conduisent, l’on ne doit pas chercher à éviter un non, comme cela semble être le cas pour bon nombre de gens, mais plutôt chercher un oui clair et dynamique, j’allais dire un oui enthousiaste mais parait-il qu’une Burundaise, dans toute la pudeur que lui assène le joug de la culture, doit cacher au maximum possible son enthousiasme vis-à-vis d’un acte aussi tabou que faire le sexe.
Un consentement n’en est pas un que lorsqu’il est donné en toute lucidité, en possession de toutes les facultés mentales et physiques. Le consentement ne se donne pas dans un état mental altéré ou sous l’effet de drogue. Il n’est pas acceptable de tromper, menacer ou contraindre pour accéder à un consentement. Porter une minijupe, être saoule, hésiter, être inconsciente ou demeurer silencieuse…ne sont pas synonymes de consentement.
Que je ne demeure pas, mais que demeurent le consentement, le respect de la vie et la liberté de disposer de son corps.