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A quand l’éradication des VBG dans le monde ?

Lambert Hakuziyaremye, sociologue

Le monde célèbre la journée mondiale de lutte contre le sida qui coïncide avec les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre.  Pourtant le risque ne cesse d’augmenter ∙ Quid des stratégies d’éradication ?

« Si le monde veut mettre fin au sida en tant que menace de santé publique, il doit protéger les droits de chaque individu », martèle Jeanne Gapiya fondatrice de L′ANSS. Pour cette activiste dans la lutte contre le sida et des violences, le respect des droits de l’autre est indispensable.

Toutefoisꓹ le rapport de fin 2023 de l′UNFPA sur les violences basées sur le genre montre que la vulnérabilité des femmes par rapport aux violences basées sur le genre aurait augmentée de 50% par rapport aux années précédentes∙ Celaꓹ suite à des situations de guerre auxquelles font face plusieurs pays dans le monde. Les crises politiques sont donc parmi les raisons font perdurer les VBG puisqu’elles occasionnent les violations des droits de l’homme.

Des éléments de la culture en cause

Pour Lambert Hakuziyaremye sociologue l′éducation sexuée depuis la petite enfance entre la fille et le garçon entraine l’un des enfants à avoir une mentalité d’inégalité des pouvoirs à l’âge adulte. La raison est que cette éducation limite la fille à s’épanouir socialement au même titre que le garçon. La fille grandira en essayant toujours de ne pas offenser ceux qui sont proches d’elle-même si cela lui coûte sa dignité. Dans son esprit elle doit obéir à toute personne de sexe masculin même si celui-ci l’induise en erreur.

On notera aussi la marginalisation de la fille durant ses menstruations en lui interdisant de traire les vaches par exemple puisquelle est considérée comme souillée ce qui ne devrait pas être le cas. C’est comme ça quelle développe une certaine discrétion de peur d’être toisée par lentourage.

Et même quand elle est violée, elle le cache sous peur de s’attirer le mauvais œil de sa communauté qui risque de lui attribuer la faute. Cette discrétion lui attire souvent la perte d’estime de soi des infections sexuellement transmissible parfois incurables sans oublier les grossesses non désirées et autres∙∙∙Aussi le régime patriarcale maintient dans certains cas la femme dans l’obligation de résignation. « Niko zubakwa » dit-on.

Selon Monsieur Hakuziyaremye quand la légitimité sociale de la fille réside dans sa capacité procréatrice cela limite son excellence dans d’autres domaines. Son autonomie est remise en question quand on dit «umugore si uw′umwe» c’est comme si on donnait un signal aux hommes de se comporter  comme ils veulent à l’égard des femmes.

Un appel au changement

Etant incomprises par la société qui devrait plaider pour elles certaines filles interrompent les grossesses dans des conditions précaires susceptibles même de leur couter la vie. D’autres commettent des infanticides ne sachant à quel saint se vouer, étant encore mineures leur dignité est perdue à jamais.

Ayant compris la douleur de ces jeunes filles, sœur Godelieve Kanyamuneza a décidé de créer un centre ou elle recueille les jeunes filles vulnérables parmi les victimes d’abus sexuel et de grossesses non désirée,  chassées de leurs familles. Son objectif lutter contre l’infanticide et proposer une assistance psychologique gratuite en redonnant l’espoir à ses jeunes mères et les inciter à revoir le bon côté de la vie et cette fois-ci informées et armées contre tout violeur malin.

Elle ne manque pas de donner son opinion par rapport aux stratégies pour éradiquer les VBG « Il sera difficile d’éradiquer les VBG tant que les efforts de changement de comportement seront toujours dirigées vers les filles comme si les garçons avaient le droit d’agir à leur guise. Les garçons ne ressentent pas l’obligation d’apprendre la maitrise de soi et deviennent donc la cause principale des VBG et de grossesses non désirées. »

Pour elleꓹ il est temps que les choses changent. Que les parents burundais reprennent l’école du soirꓹ et qu′ils disent la vérité à leurs enfants. Qu’ils éduquent les filles et les garçons de la même manière afin que ces enfants se sentent tous concernés par le devoir de bien se comporter !

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