Le jeune athlète de Kinanira 2 a récolté 6 médailles (2 en or et 4 en bronze) qui lui ont permis de remporter la coupe du meilleur nageur du tournoi, qui a eu lieu à Nairobi du 28 novembre au 1er décembre. D’une détermination hors pair, une carrière prometteuse s’ouvre à Melvin qui ne compte pas s’arrêter à si bon chemin. Portrait
Le «CANA zone III» a été une compétition décisive pour la délégation burundaise représentée par 11 jeunes nageurs, dont 3 filles et 8 garçons, concourant dans plus de 9 épreuves. Bien que cet effectif était le moins important de ceux de tous les 11 pays participant à la compétition, les élèves n’ont pas déçu leurs maîtres.
En tout, le Burundi a récolté 12 médailles, 4 en or et 8 en bronze, avec l’exploit magistral du jeune Carl Melvin et son coéquipier Billy Scott sur les épreuves de 50m et 100m papillon, 50m dos, 50m brasse et 200m nage libre.
A peine 19 ans (né le 22 octobre 2000), Carl Melvin Irakoze compte déjà plus d’une vingtaine de médailles ornant son cou. Lui qui a pris goût à la natation à seulement 7 ans, poussé par ses parents, va passer tout son temps libre à la piscine du Mess des officiers: «Nous y allions en groupe avec mes amis du quartier. A cette époque, c’était le sport favori de nos parents. Au fur du temps, on ne pouvait penser qu’à la natation, même en classe », se remémore la pépite. Dès lors sa passion va se développer. La séance de natation va devenir sa dose journalière.
De la passion aux titres, Melvin voit grand
Adolescent, il commence à participer dans des tournois nationaux, ce qui lui vaudra des récompenses qu’il se fait au dos de ses « rivaux» vedettes, Billy scott, et Belly Cresus, qui affichaient pourtant de meilleurs chronos que lui.
Cette rivalité avec ses copains va être le moteur de son ascension. «J’ai toujours voulu arriver à leur taille. Ils sont de vrais modèles, des mentors pour moi. J’ai beaucoup appris d’eux, et ils ne cessent de m’encourager. Nous formons une belle équipe », rassure la « bête » des piscines.
En 2018, Melvin va prester dans la cour des grands. Il participe au 14ème championnat du monde de natation en petit bassin (25m) à Hangzhou, en Chine. Il est classé 100ème. « Ce fut une belle expérience. J’ai pu nager avec les grands champions. Certes, je n’ai pas eu de médaille, mais j’ai beaucoup appris de mes adversaires », souligne le champion dont l’optimiste et la détermination sont les mots-fétiches.
Cette détermination, Elsie Uwamahoro en témoigne. L’emblématique championne de la nage libre de 2006 à 2016, actuellement en retrait ne tarit pas d’éloges : « Melvin est un nageur qui s’est fixé un objectif : être un champion de renom. Pour cela, il travaille beaucoup. Il est très régulier et constant. Il améliore ses performances du jour au jour. Au Kenya, nous lui avions attribué des tâches énormes, notamment celle de nager dans plusieurs épreuves. Avec sa technique de nager avec finesse, cela lui permet d’exécuter plusieurs styles », explique celle qui avait accompagné l’équipe burundaise à Nairobi sous la casquette d’entraîneuse nationale.
De son côté, Cassien Basogomba, président de la Fédération Burundaise de Natation fait savoir que l’évolution du jeune Melvin n’est pas le fruit du hasard. «Il a commencé à participer dans divers tournois à bas âge, ce qui lui a valu beaucoup d’expérience. A son rythme, sans doute qu’il va nous surprendre dans les Jeux Olympiques de l’année prochaine ».
