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Economie

Manque d’infrastructures et de personnel qualifié, obstacles majeurs à l’industrialisation du Burundi

  • 20 novembre de chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de l’industrialisation de l’Afrique.
  • Les acteurs publics et privés du secteur industriel ont profité de cette Journée pour organiser un atelier de réflexion sur les défis qui minent le secteur à l’hôtel City Hill Hôtel, ce mardi 3 décembre 2019.
  • Autre point au menu : comment se préparer face à l’intégration imminente dans la zone de libre-échange continentale (ZLEC) qui sera ratifié l’an prochain par le Burundi.

« Le secteur industriel souffre d’un manque d’infrastructures. L’industrie burundaise peine également à trouver un personnel qualifié du fait que les cursus académiques disponibles ne sont pas en adéquation avec ses besoins », se sont convenus Jean marie Niyokindi, Ministre du Commerce et de l’Industrie et Olivier Suguru, Président de l’Association des Industriels du Burundi (AIB), dans leurs discours respectifs.

Également, s’ajoute l’absence d’un cadre légal protégeant les industries contre le piratage, devenu monnaie courante. « Les contrefaçons et le piratage constituent un autre virus qui ronge le secteur. Il faut un cadre légal punissant sévèrement les contrefacteurs afin que seuls les produits concurrentiels ayant des qualités acceptables soient les seuls présents sur le marché », aplaidé le Président de l’AIB.

Le ministère, de son côté, indique être à l’œuvre : « Dans l’optique de la mise en œuvre du Programme national de l’industrialisation, des projets de construction des barrages électriques sont en cours d’exécution. L’objectif est de produire une quantité d’électricité suffisante. C’est ainsi que les communes pourront créer des unités de transformation en fonction de la production régionale ».  

Et dans cette optique de faciliter la tâche aux industriels, le Ministre a ajouté : « Les routes en mauvais état sont en cours de réhabilitation, tandis que d’autres sont nouvellement tracées, là où il n’y en a pas. Bien plus, le projet d’un chemin de fer reliant le Burundi à l’océan Indien est d’actualité ».   En outre, concernant le problème du manque de personnel qualifié, le Président de l’AIB a proposé « des partenariats avec les universités afin que les formations académiques cadrent avec les besoins et les standards des industries ».

Suppression des barrières tarifaires, à qui profite la ZLEC ?

Prévue d’être opérationnelle à partir de 2020, la ZLEC prévoit la suppression des barrières tarifaires. Le Burundi semble être mal parti vu que l’industrie nationale ne pèse que de 17% dans le PIB, et n’emploie que 2% de la population active. Avec une balance commerciale déficitaire, force est de constater que les industries étrangères vont s’engouffrer au marché local au détriment de l’industrie locale.

A ce propos, le Président l’AIB tranquillise : « l’AIB n’est pas intimidé outre mesure par l’ouverture de la ZLEC. L’industrie burundaise est habituée à la compétition. Elle concourait déjà avec les pays membres du Comesa, EAC, etc. » Néanmoins, Olivier Suguru prévient : « La mise en œuvre du Plan national de l’industrialisation, avec une session des Etats Généraux à la clé, pour diagnostiquer l’état des lieux de l’industrie burundaise constitue une solution pour aider le secteur et accroitre la production afin de profiter au maximum de l’énorme marché de plus d’1 milliard d’habitants qu’offre ZLEC ».

Mais pour y parvenir, deux préalables doivent être tenus en considération, selon le Président de l’AIB : « Les banques doivent réduire le taux d’intérêt et à allonger l’échéance de remboursement pour permettre aux industriels d’accéder à des capitaux plus importants dont l’investissement industriel exige. Quant au service public, il est interpellé à détaxer les produits d’exportations ».

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