Avec l’avènement de l’AGE, Menyumenyeshe recherche aussi une modification des attitudes de tous les agents de l’éducation impliquées dans la vie scolaire pour un décloisonnement du vécu scolaire pour une meilleure SSRAJ à l’école. Petit détour
Selon Diomède Niyonzima, encadreur et enseignant à l’ECOFO Rutegama dans la commune de Gitega, avant la mise en place de L’AGE, seul 3 enseignants sur toute l’école étaient formés sur la SSR dans le cadre du Programme Menyumeshe. Problème, lorsqu’un des enseignants était muté ou promu ailleurs, le programme avait mille chances de disparaitre sur l’école.
Menyumenyeshe à travers l’AGE, a rectifié le tir en impliquant tous ceux qui interviennent dans la vie scolaire à commencer par la direction jusqu’aux jardiniers et gardiens en passant par les enseignants, informe-t-il.
Pour Jean Bosco Mateso, Directeur du Lycée Communal de Murima, la démarche prônée par l’AGE est louableː « Evidemment, la démarche que nous avons amorcée dans le cadre de l’AGE nous a permis d’approfondir certaines dimensions de l’activité éducative pour également prendre conscience qu’éduquer n’est pas simplement un travail des enseignants. »
Leonard Ndikumana, veilleur à l’ECOFO indique que l’AGE a amélioré son rôle et par ricochet sa considération à l’école. « Avant c’était comme si je n’existais pas, il y avait comme un mépris à mon égard. Mais depuis, tout a changé » et d’indiquer qu’il intervient surtout dans la propreté de l’école et aide aussi dans l’encadrement des élèvesː « J’essaie d’ordonner les choses à l’école, je veille à ce que l’endroit reste propre, je me charge également de la conservation des récipients à eau pour le lavage des mains avant d’entrer dans la classe dans cette période de Covid-19. »
Relations décomplexées entre maîtres et élèves
D’une vision assez limitée de la présence de l’enseignant comme simple dispensateur des connaissances, l’enseignant est devenu un vrai confident, assure Sieur Diomède, pour luiː « le montage de l’AGE permet de dégager une relation de confiance entre l’enseignant et l’élève. Maintenant je sais comment écouter un élève qui a des problèmes quelle que soit la nature de ceux-ci et les élèves n’ont pas peur de s’ouvrir à nous. »
Galine Kaneza, Directrice de l’ECOFO Rutegama assure que désormais les enseignants n’attendent pas le jour des clubs de sante pour parler de la santé sexuelle et reproductive à leurs éduquésː « Grâce aux formations qu’ils ont reçu dans le cadre de l’AGE, désormais de leur propre gré, ils peuvent réserver un petit temps dans leurs cours pour parler de la SSR. Cela permet d’élargir la notion d’enseignement à la SSR en introduisant à l’horaire une diversité d’informations y relatives »