Femme juge, elle s’est engagée pour lutter activement contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles. Depuis 2009. Sans relâche
Le 29 novembre 2022, lors du lancement de la campagne des 16 jours d’activisme contre les VBG à Buhiga en province Karusi, Jacqueline Nimbona reçoit de la Ministre en charge de la Solidarité Nationale, Imelde Sabushimike, un certificat de mérite pour son engagement contre les violences basées sur le genre. Une reconnaissance de sa contribution au respect des droits de la femme au Burundi.
«Les femmes et les filles violées ont besoin de secours. Chacun avec ses moyens, ses capacités, doit secourir les personnes violées. La population en général, mais aussi les autorités locales en particulier, ont le devoir de dénoncer la personne accusée de telles infractions», fera savoirJacqueline Nimbona en tant que responsable de la Chambre spécialisée dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Depuis sa nomination en 2009, Jacqueline y consacre toute son énergie, après avoir constaté les ravages causés par les violences faites aux femmes et aux filles.
Protéger les victimes: un devoir
«Plusieurs cas me restent en mémoire », dit-elle. «Une femme de 2 enfants jumeaux de la colline Mukoni a été maltraitée par son mari. J’ai dû intervenir. Son mari avait fait brûler tous ses vêtements. De retour à la maison, quand on lui a rendu justice, tout est rentré dans l’ordre et, jusqu’à présent, ils vivent ensemble paisiblement.»
Un autre cas, «celui d’un fonctionnaire qui a battu sa femme. Il a été emprisonné. Les gens ne savaient pas que battre une femme est une infraction punissable par la loi. L’homme a été libéré. Aujourd’hui, le couple vit ensemble. »
Pour Jacqueline, la femme violée est une mère comme elle, et la fille est comme son enfant. Protéger ces victimes est de son devoir: «Personne ne peut perdre courage pour porter secours à son semblable», souligne-t-elle. «Il faut que les enquêtes soient faites minutieusement et que justice soit rendue rapidement. La victime a prioritairement besoin d’un secours médical et psycho-mental », ajoute-t-elle. De plus, « cette catégorie est souvent victime de toutes sortes de violences basées sur le genre, partout dans le monde. Cela constitue un frein au développement du pays.»
Projet: un centre spécialisé
Une équipe de six magistrats de la chambre spécialisée, y compris Jacqueline Nimbona, présidente de ladite chambre aidée par les greffiers, s’occupe des dossiers en cours au tribunal de grande instance de Muyinga dans le but d’éradiquer les violences basées sur le genre. «C’est dans l’unité qu’on peut lutter», explique Jacqueline.
Durant son exercice, elle a déjà subi des injures, des insultes. Mais cela ne l’a pas perturbée, bien au contraire. Jacqueline est fière de cet engagement: «J’espère contribuer en instaurant à l’avenir un centre en charge de l’éducation au respect des droits de la femme et à la lutte contre des violences basées sur le genre.»