Menyumenyeshe, a permis, à travers l’AGE, l’égalité des genres en milieu scolaire. Plongée.
L’équité est l’un des principes pivots du programme Menyumenyeshe. Cet objectif trouve d’ailleurs plus de sens avec la mise en place de l’AGE qui souligne la nécessité d’impliquer tous les genres sur les questions de santé sexuelle et reproductive.
L’école burundaise avec toute sa mixité peut être perçue comme favorisant l’émancipation des femmes en donnant à chacun un droit égal d’accès à tous les savoirs, cela n’est pas non plus du tout suffisant. C’est l’avis d’Alexandre Niyonsaba, jeune volontaire, volet éducation du Réseau de Kiganda qui explique que le plus important était d’abord de convaincre les garçons que les filles sont leurs égales et que toute condescendance doit cesser : « Cela n’a pas été difficile car les garçons ont manifesté une très grande volonté et ouverture d’esprit pour assimiler cette réalité. » Ainsi, parmi les 3 élèves leaders du club de sante au Lycée Kiganda, deux sont des filles et font plutôt preuve d’un leadership sans failles.
Si la question du genre fait lever souvent la nécessite de l’émancipation de la femme c’est surtout chez les garçons qu’il faut chercher des réelles avancées en la matière. A l’ECOFO Rutegama, les garçons participent volontiers de plus en plus dans les activités de propreté de l’école alors qu’avant ils ne participaient pas, témoigne Diomède Munezero encadreur du club de sante ː « Les garçons de cette école semblent de plus en plus acquis à la cause de l’égalité et la complémentarité entre filles et des garçons et lors des séances on profite de l’occasion pour pouvoir interroger les stéréotypes de sexes. »
Jean Berchmans Mateso, Directeur du Lycée Communal de Murima indique que le fonctionnement du club de sante à leur école est fondée sur un égal traitement des enfants quel que soit leur sexe ː « L’éducation à l’équilibre du genre et l’attributions des rôles de responsabilité de fille doit en effet être compris comme un instrument pouvant conduire au rééquilibrage des relations entre les sexes. »
Et d’insister que face au peu de pistes offertes par la société en matière d’équilibre du genre, l’école apparaît donc d’autant comme un laboratoire ou les élèves s’intéressent et réfléchissent sur les solutions à expérimenter pour conjurer à ce problème. « Nous essayons aussi d’élaborer des outils adaptés au principe d’égalité entre les élèves, quel que soit leur sexe, dès les premières années de scolarisation. »
Butoyi Fabien, chef de Zone Kiganda saisit la balle au bond. Selon lui, l’AGE a permis de recentrer le programme Menyumenyeshe sur l’équilibre entre les genres, ce qui est très important car l’éducation pour les filles et les femmes est particulièrement importante, surtout pour tenter d’inverser les formes de discrimination fondées sur le sexe : « Non seulement il est impossible de parvenir à l’égalité des sexes sans l’éducation, mais l’élargissement des possibilités d’éducation à tous peut permettre de stimuler la productivité et donc réduire la vulnérabilité économique des ménages pauvres. »