Considéré comme leur Parlement, le Forum National des Enfants du Burundi – Foneb – rassemble les enfants (12-16 ans) représentant les 18 provinces du Burundi avec comme mission le plaidoyer en faveur des droits de l’enfant. Malheureusement, par manque de moyens et d’initiatives, ses activités tournent au ralenti.
« Nous formons ces jeunes enfants pour faire du plaidoyer, mais cela fait un bon moment que nous avons arrêté les activités par manque de financements », révèle Ignace Ntawembarira, Directeur du Département Enfant et famille relevant du ministère en charge des Droits de la Personne Humaine, lequel coordonne les activités du Foneb: « Encore que les mandats des actuels dirigeants du Foneb ont expiré depuis 2018. Toujours le manque de fonds, qui ne nous permet pas d’organiser de nouvelles élections de la base (colline) jusqu’au niveau national. Les élus ont par principe un mandant de deux ans, renouvelable une fois », ajoute-il.

De son côté, Alain-Boris Ntirandekura, le président actuel du Foneb dans la mairie de Bujumbura, se défend : « C’est vrai, cela fait une année que nous avons reçu ces formations. Nous avons organisé même des sessions ordinaires et extraordinaires au sein Parlement au cours desquelles nous avons peaufiné quelques recommandations en faveur de l’amélioration des droits des enfants au Burundi. Mais depuis, rien. Nous n’avons jamais eu d’occasion pour mettre en pratique les connaissances acquises ou recommandations prises ».
Et de se demander aussi le but de l’organe: « Nous attendons l’organisation de nouvelles élections pour laisser la place aux autres, en espérant au moins que nous ne serons pas inscrits seulement dans les archives ministérielles, mais que nous serons au moins appelés pour former nos successeurs. Nous aurons ainsi contribué à quelque chose ».
Le manque de moyens n’est pas le seul problème
Selon toujours Ignace Ntawembarira, le bureau exécutif du Foneb au niveau national a également une part de responsabilité dans le ralentissement des activités du Forum: « Ils ne proposent jamais d’initiatives privées », regrette-il, avant de donner plus de précisions : « Après avoir suivi des formations sur les mécanismes de plaidoirie, ils sont sensés les mettre en œuvre par des initiatives privées, autant que possible. Mais ce n’est jamais le cas ».
Pour rappel, le Burundi a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1990. Celle-ci n’entrera en vigueur que deux décennies après: en partenariat avec l’Unicef, le ministère ayant les Droits de la Personne Humaine dans ses attributions, va mettre sur pied le FONEB en juin 2012, un organe qui devrait fonctionner comme un Parlement mais privé de certaines prérogatives relevant du pouvoir législatif, notamment le vote des lois.
Article rédigé par Niyo Pe Ngendakumana dans le cadre du stage au sein du Magazine Jimbere comme un ancien du programme « Enfants journalistes » de l’UNICEF Burundi.
