L’Association de la Diaspora Burundaise a ouvert, ce 31 octobre 2022, solennellement son siège. Située à Kinanira III dans la commune Muha en Mairie de Bujumbura, elle a été construite grâce à un don de la Banque Burundaise de Commerce et d’Investissement (BBCI).
Selon Jean Berchimans Manirakiza, vice-président de l’association, trois mots résument leur vision : unité, légalité et développement. « Par l’unité, la diaspora burundaise se veut rassembleur pour arriver à exploiter les potentialités de tous les membres de la diaspora burundaise. » Par légalité, poursuit M. Manirakiza, la diaspora entend travailler dans un cadre légal reconnu par la loi burundaise : « Une fois toutes les forces de la diaspora burundaise réunies, travaillant dans un cadre légal, nous allons avoir des moyens pour mener des actions de développement au pays. »
La contribution de la diaspora burundaise au développement socio-économique du pays se résume actuellement à l’envoi des fonds qui contribuent à l’appui et accompagnement des familles et des communautés d’origine, aux investissement dans des projets contribuant à l’amélioration de l’habitat ainsi qu’à l’investissement dans les petits projets couvrant le domaine agro-pastorale, l’hôtellerie, la restauration, le transport, sans oublier le partage de connaissances et de l’expertise dans certains domaines de développement et de l’éducation.
Dans le cadre de partage des connaissances, les membres de cette association collaborent depuis l’année 2019 avec la MIDA (Migration pour le Développement en Afrique) qui envoie au pays les membres de la diaspora pour dispenser des cours dans les universités partenaires du Burundi.
Solutions pour rentabiliser un gros potentiel
Plus de 400.000 burundais (chiffres non officiels) vivraient à l’étranger, hormis les réfugiés et les demandeurs d’asiles. C’est donc une population nettement grande qui constitue un réservoir de ressources humaines ayant des compétences énormes et de l’expérience dans plusieurs domaines (Médecins, Ingénieurs, Scientifiques, Hommes et Femmes d’affaires, etc.)
A côté de ce capital humain non encore exploité, ils ont un énorme capital économique pas encore exploité d’une manière efficace. Le vice-président de l’Association de la Diaspora Burundaise propose des solutions efficaces pour exploiter le potentiel socio-économique des membres de la diaspora. Pour lui, le gouvernement doit avoir un seul interlocuteur afin de réunir davantage les différentes organisations pays qui viennent à titre individuel exercer des actions de gouvernement au pays. « Le cadre légal que vient d’obtenir l’Association de la Diaspora Burundaise lui confère un statut fédéral et international qui lui permettra de réunir toutes les autres organisations ou associations pays afin de contribuer d’une façon active et commune au développement du pays », explique-t-il.
Le Gouvernement appelé à plus d’implication
De surcroit, le cadre juridique, législatif et réglementaire de l’Association doit être renforcé et appuyé par le gouvernement. « Nous pensons que la Diaspora Burundaise devrait être représentée au niveau du parlement pour que la voix des milliers de centaine de burundais vivant à l’étranger soit entendue dans les instances décisionnelles étatiques du pays » suggère -t -il.
Par ailleurs, déplore-t-il, il y a encore aujourd’hui des membres de la diaspora qui se font voler, escroquer et qui sont de ce fait découragés à l’idée d’investir au Burundi. Il appelle l’Etat du Burundi à s’impliquer davantage pour protéger leurs biens.
Syldie Manirerekana, assistant du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération au Burundi, se réjouit de l’avancée du processus d’agrément de l’Association de la Diaspora Burundaise et exhorte les membres de la diaspora à s’organiser dans l’esprit de la politique nationale de la diaspora et sa stratégie de mise en œuvre : « C’est un document produit par le Ministère qui sert de guide à toutes les actions de la Diaspora et qui reflète la volonté du gouvernement de soutenir ce secteur. »