Jimbere

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Jimbere Mukenyezi

Veuve et cheffe de famille au Burundi, un parcours semé d’embuches

Le décès d’un père de famille survient comme un coup dur difficilement surmontable pour de nombreuses familles au Burundi. La mère doit souvent assurer la relève pour la survie des enfants, la belle-famille étant aux abonnés absents lorsqu’elle ne lui met pas tout simplement les bâtons dans les roues. Témoignage.

La perte d’un père est non seulement un événement douloureux pour les familles mais lorsque ce dernier assurait presque seul la quasi-totalité des besoins familiaux, cela sonne comme un mauvais coup du sort. Plusieurs familles se retrouvent dans l’incapacité de se nourrir, se laver, se vêtir, se soigner, se loger…, bref de s’offrir les produits de première nécessité.

Certaines n’hésitent pas à vendre les biens hérités du conjoint, d’autres essaient de faire survivre malgré milles et un défi. C’est le cas de Marguerite Niyonzima, native de la province de Cankuzo qui perdu son mari, il y a 10 ans.

Avant son décès tragique, son conjoint était chauffeur des véhicules poids lourds, et grâce à son salaire mensuel, la famille réussissait à vivre aisément et ce dernier avait pu acheter une terre cultivable où la famille pouvait récolter régulièrement les denrées alimentaires nécessaires pour la survie. Marguerite avait comme seule charge de polir ses 3 gosses comme le lui avait obligé son défunt mari. « Quelquefois je faisais des travaux ménagers à l’insu de mon mari », se remémore cette quadragénaire.

3 enfants … et des tomates

La vie de cocagne qu’elle raconte n’a duré que 5 ans. Après la disparition de son tendre époux, la vie a complètement changé : la belle-famille l’a maltraité jusqu’à ce qu’elle perde le droit de bénéficier des biens hérités de son conjoint.

Trois enfants étant à sa charge, comment allait-elle les nourrir ? Elle, qui n’avait jamais exercer aucun métier, a eu du mal à assurer la relève. De fil en aiguille, elle a réussi au moins à contracter un léger crédit pour lancer un petit projet de vente des tomates au marché : « Ça n’a pas été facile, ceux que je considérais comme mes vrais amis me repoussaient, les amis proches de mon défunt conjoint osaient même me demander de coucher avec eux… heureusement je suis restais fidèle à mon acte de mariage et Dieu merci je peux faire mieux sans eux. »

Actuellement, Marguerite Niyonzima parvient à payer les frais de scolarité de ses 3 enfants. Elle a également pu récupérer une petite portion des biens laissés par son mari, grâce à la plaidoirie des femmes de sa localité après de longues années.

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