Après plusieurs jours de discussions et de défense du Rapport sur la mise en application des recommandations de la mission de haut niveau d’ESAAMLG (Eastern and Southern Africa Anti Money Laundering Group) effectuée au Burundi au mois de mars 2023, la délégation burundaise vient enfin de décrocher l’adhésion effective à ce groupe lors de sa 46ème réunion tenue à Kasane, en République du Botswana.
Cette réunion qui a été sanctionnée par des décisions importantes du Conseil des Ministres des Finances a vu la participation de plus de 650 délégués de différents pays membres et observateurs ainsi que des institutions internationales et pays partenaires de l’ESAAMLG, notamment les Nations Unies, la Banque Mondiale, le FMI, le GAFI, la GIZ, le COMESA, l’UE, les USA et le Portugal.
Cette adhésion n’est cependant qu’une première étape parmi tant d’autres, et elle est conditionnée par le respect scrupuleux des recommandations assorties de la réunion de ce Conseil des Ministres. A défaut de les mettre en application, le Burundi se verra ôter de ce statut de membre à part entière et ne pourra plus bénéficier de celui d’un membre observateur. Ce qui reviendrait à l’inscrire automatiquement sur la liste noire du Groupe d’Action Financier avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir sur le système financier burundais.
Parmi les recommandations clés retenues qui nécessitent des actions urgentes figurent la transmission d’une nouvelle loi sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) avant la prochaine réunion d’ESAAMLG prévue au mois d’avril 2024, d’une part, et l’autonomie et l’indépendance opérationnelle de la Cellule Nationale du Renseignement Financier (CNRF), point focal d’ESAAMLG au Burundi, d’autre part.
A noter qu’en dehors de ces recommandations, le Conseil des Ministres et les institutions coopératives de l’ESAAMLG ont noté avec grande satisfaction « l’engagement politique du Burundi en matière de la LBC/FT et encourage le Burundi a continué à œuvrer dans ce sens. »
