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Burundi : les candidats à la présidentielle s’expriment sur la question de la gratuité des serviettes hygiéniques

Le 28 mai de chaque année, le monde célèbre la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Retour sur les avis plus ou moins convergents de 5 des 7 candidats à l’élection présidentielle au triple scrutin du 20 mai 2020.

Selon la SaCodé (2016), 75% des jeunes filles ne peuvent pas s’offrir des serviettes hygiéniques au Burundi. A l’école, 70,2% ratent l’école durant la période des menstruations, et seules 17% d’élèves peuvent facilement se procurer des kits menstruels. Durant la campagne #IbibazoVyo, la question est revenue dans les débats …

A défaut de rendre le produit gratuit, l’exonérer …

Gaston Sindimwo, l’actuel 1er Vice-président du Burundi, favorable à l’exonération : « Si les citadines peuvent mieux s’acheter des serviettes hygiéniques, ce n’est pas le cas pour les jeunes filles rurales qui peinent à trouver les 2.000 Fbu que coûte la serviette la moins chère. La décision d’exonérer ces produits s’imposent, et pourquoi pas la rendre gratuite ? »

De son côté, Francis Rohero, l’initiateur du Mouvement Orange, pointe du doigt le manque de compréhension de la société burundaise face au faible enjeu économique que représente la serviette hygiénique : « C’est dommage que nous puissions être capables d’acheter des choses moins indispensables, voire inutiles dans nos familles, mais que nous osons affirmer qu’il manque de moyens pour payer des serviettes hygiéniques à nos filles ».

Quant à l’ancien président de l’Assemblée nationale, Léonce Ngendakumana, il rejoint l’avis du fondateur de l’association New Génération, Dieudonné Nahimana, en affirmant que l’autonomisation du Murundikazi et l’augmentation de son pouvoir d’achat sont la clé pour permettre aux filles burundaises de s’offrir elles-mêmes des protections menstruelles et de satisfaire leurs autres besoins.

Domitien Ndayizeye, ancien président de la République, complète les deux prétendants à la fonction suprême en expliquant que le développement économique est la seule solution à la question : « Tant que le pays affichera des recettes faibles, il ne faudra pas alourdir les charges de l’Etat en y ajoutant la distribution la gratuite des serviettes hygiéniques aux femmes/filles. Il faudrait plutôt une politique de création des activités génératrices de revenus permettant à toute burundaise de vivre ses règles avec dignité. »

Et pour l’APFP (Association pour la promotion de la fille burundaise) qui mène une campagne digitale d’une semaine sous le thème « Le tabou des règles, sortons de notre silence et agissons en faveur d’une santé saine de nos filles et femmes », il est temps – s’il n’est pas tard – d’en finir avec les tabous et les stigmatisations liées aux menstruations. « Nos messages vont principalement aux parents. Ce sont eux les premiers moteurs de changements pour les jeunes filles, à l’égard de leur hygiène menstruelle et de leur dignité pendant cette période si cruciale », indique Lorraine Muhimpundu, Coordinatrice du programme d’Hygiène menstruelle à l’APFB. Elle fait en outre savoir que la vision de son association est que chaque fille soit capable de fabriquer sa serviette hygiénique : « Le train est déjà en marche sur presque toute l’étendue du Burundi. »

Au-delà de la serviette hygiénique, rappelons que l’hygiène menstruelle englobe aussi l’utilisation de l’eau et du savon pour se laver le corps aussi souvent que nécessaire.

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