Hier, au cours de la soirée marquant la reprise des activités culturelles à l’IFB, depuis sa fermeture suite à la menace de la Covid-19, le nouveau Directeur-délégué de l’institut a littéralement volé la vedette à ses hôtes. Et c’est à peine avec raison que l’on se dit qu’un souffle nouveau est impulsé au grand bonheur des jeunes artistes.
Depuis avril dernier. 6 mois déjà. L’IFB fermé. Une reprise en force s’imposait. Le pari ? Une réussite pour Carnino, le nouveau Directeur-délégué. La main pilonnant la basse, l’esprit jouissif, sans façon, sans déguisement, à la recherche de l’extase. L’image de Carnino, jouant de la guitare sur scène sur fond de Ningekuoa Malaika, devant un public conquis, le souffle transi, implorant please please, aura détonné.
Carnino, interprétant Ningekuoa Malaika
Quoi d’autre ? Que retenir de cette soirée ? Est-ce les acrobaties spectaculaires du groupe Burundian Acrobats, la danse traditionnelle hyper-raffinée du club Indangaburundi, ou peut-être les rimes en percussions résonnant à flot dans les textes des slameurs du Collectif Jewe Slam ? Niet. Est-ce alors, peut-être, le tempo frénétique aux grands renforts du live music de l’illustre Kidum ? Là aussi, Niet ! C’est plutôt l’ardeur, la joie, le feeling, les vibes de Carnino qui auront volé le show.
Du changement en l’air …
Les jeunes artistes burundais (slameurs, musiciens, acteurs de théâtre…) qui n’ont nulle part ailleurs où se rencontrer, se parler, faire des répétitions, ou encore se produire et exposer leurs talents qu’à l’IFB, savent exactement ce dont je parle. Rien de plus excitant que de voir un Directeur-délégué qui leur ressemble. Un artiste comme eux. Il est un gage de dynamisme. Rien qu’à le voir, certainement qu’ils se sont dits qu’ils seront plus soutenus dans leurs projets, plus écoutés, plus entendus.
D’ailleurs n’a-t-il pas déjà commencé ? Cela ne fait pas un mois qu’il avait honoré le duo composé du dessinateur Oleg Steve Ntwari et le poète-slameur Audry Carmel Igiraneza d’une soirée des plus mémorables en leur organisant le vernissage de leur exposition des tableaux réalisés. Carnoni avait même eu le soin d’inviter quelques membres du corps diplomatique de Bujumbura. Les deux artistes, après mon entretien avec eux, je peux vous assurer qu’ils n’y croyaient pas de leurs yeux.
Hier alors, pour résumer, les artistes ont vu le maitre de céans, enjamber la scène et enfiler la guitare pour la jouer. Ils l’ont vu danser sur tous les rythmes : Zouk, RnB, hiphop, tecno, sans s’exténuer le temps d’une minute. Ils l’ont vu faire lever des gens, implorer les réticents, un à un, pour qu’ils regagnent la piste et dansent. Et certainement qu’ils l’ont fort apprécié. Un artiste, un grand ami. Cela promet tant.