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L’autonomisation économique des femmes au cœur de la campagne « Génération Égalité »

« Il ne sera plus question de tenir compte des recommandations mais les participants prendront des engagements qu’ils vont appliquer par la suite » précise Jennet Kem, représentante de l’ONU FEMMES Burundi

25 ans après, les résolutions de la conférence de Beijing sur les femmes n’ont pas été atteintes. Pour relever ce défi, l’ONU FEMMES a lancé la Campagne « Génération Egalité ». Au Burundi se tenait ce 2 septembre 2021 à l’Hôtel Club du Lac Tanganyika un atelier des Organisations Non Gouvernementales féminines et des médias sur la coalition d’action visant l’autonomisation économique des femmes et la capitalisation de la paix au Burundi. Le point sur l’activité.

Les évaluations Beijing+25 ont démontré les faibles réalisations des attentes suscitées par la Conférence de Beijing de 1995. D’où l’idée de créer une campagne intitulée « Génération Egalité : Pour les droits des femmes et un futur égalitaire » dans laquelle les participant(e)s prennent des engagements, au lieu de dresser des recommandations.
Une campagne structurée autour de 6 axes: Violence basée sur le genre, Justice et droits économiques, la santé et les droits sexuels et reproductifs, Action féministe pour la justice climatique, Technologies et innovations pour l’égalité de genre, Mouvements et Leadership Féministes et sur un mécanisme de suivi de l’Agenda « Femmes, Paix, Sécurité et Action humanitaire ».

En effet, à force de ne dresser des recommandations, les attentes sont restées sur papier. De plus, selon les études de l’AFRABU, les femmes n’occupent que 18% de représentativité dans les instances de prise de décisions alors que le quota minimum est à 30%. Parmi les causes épinglées : la peur, les abandons scolaires, les mariages précoces, …

Liberate Nicayenzi, de la communauté Batwa, ancienne députée présente à l’atelier, est revenue sur l’indifférence qu’affichent les parents lorsqu’une fille décide d’arrêter ses études juste après l’école secondaire: « Ce qui m’attriste le plus, c’est de constate que la culture entrepreneuriale n’est pas encore inculquée à la femme burundaise. Et cette dernière se sent heureuse comme ça ! »

Riche débat et échanges fructueux

Vue partielles des participants à l’atelier

Concernant le rôle des médias, les panélistes ont relevé que la femme burundaise fuit encore le micro. Une peur qui proviendrait du « syndrome de chosification » dont certains médias en ligne souffrent.

Martin Nivyabandi, ancien Ministre en charge des Droits de l’Homme, est revenu sur « la masculinité positive » qui devrait être adoptée par tout homme burundais.

Sixte Niyuhire, ADG de la Banque d’Investissement des Jeunes (BIJE), a laissé entendre que « si les jeunes femmes le veulent, la BIJE est prête à mettre en place des produits en faveur des sociétés féminines, en l’occurrence des projets d’épargne, l’octroi des crédits à un taux abordable et bien d’autres ».

L’atelier rehaussé par Imelde Sabushimike, Ministre de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre, s’est clôturé par des travaux en groupes pour mettre en commun des engagements concrets et réalisables en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles et la Capitalisation de la Paix au Burundi.

L’ONU Femmes continue à accompagner le gouvernement du Burundi dans la mise en œuvre de ses engagements dans le cadre du Programme d’action de Beijing et à jouer pleinement son rôle du secrétariat pour le suivi périodique de ce plan. « Il n’y a plus d’excuse à la persistance des inégalités, en particulier dans le contexte de la réalisation des objectifs de développement durable  » rappellera Jennet Kem, représentante de l’ONU FEMMES Burundi en reprenant les paroles de Phumzile Mlambo Ngcuka, ancienne Directrice Exécutive d’ONU Femmes.

Par la suite d’autres ateliers à l’endroit des acteurs publics, privés et des organisations rempliront le calendrier des cinq prochaines années: « Il ne sera plus question de tenir compte des recommandations mais les participants prendront des engagements qu’ils vont appliquer par la suite », a précisé Jennet Kem.

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