Du 27 au 28 de mai dernier, s’est tenu un atelier pour le lancement officiel de la plateforme interprofession de la filière banane au Burundi. A cet effet, une étude sur l’importance et la contribution de cette filière à l’économie du pays avait été commanditée. Le point.
La chaîne de valeur banane englobe 14 sous chaînes de valeur indique l’étude commanditée par la délégation de l’Union Européenne au Burundi et réalisée en 2019. C’est d’ailleurs de cette étude qu’émane la recommandation de créer un cadre de concertation entre multi-acteurs de cette filière, l’objet de l’atelier ci haut évoqué.
Pour les quatorze sous chaînes de valeurs, l’étude a porté spécifiquement sur 4 sortes de banane dont la banane à bière, la banane à cuire, la banane dessert et la banane hybride nommée FHIA. Par référence à la saison 2017-2018, cette étude estime la production nationale de la banane autour de 1.800.000 tonnes par an.
La valeur ajoutée de la chaîne de valeur banane correspondante étant de 723 milliards BIF. Par sous chaîne de valeur, la banane à bière y contribue à hauteur de 69% sans aucune surprise, suivie par la banane dessert (19%) tandis que les parts de la banane à cuire et la banane FHIA sont respectivement de 10% et 2%. Suivant des externalités positives qu’elle occasionne sur la sécurité alimentaire et le maintien de la fertilité des sols, la valeur économique de la filière banane se voit portée à 795,7 milliards BIF.
Par rapport à la création de richesse, cette valeur ajoutée contribue dans le PIB à hauteur de 13,7%, référence faite à l’an 2014. Tout de même, elle représente près de 38% des richesses en provenance de l’agriculture et 45% de la valeur ajoutée issue de l’agriculture vivrière.
Une contribution au PIB de plus de 10%
Côté finances publiques, les taxes prélevées le long de la chaîne de valeur banane sont estimées à 25,6 milliards BIF, soit 3% des recettes publiques nationales, en valeur de 2014 toujours. Pourtant, bien que cette contribution soit moins significative au niveau national, les recettes en provenance de la chaîne de valeur banane équivalent à près de 70% du total des ressources perçues par les communes.
Par ailleurs, les volumes de banane exportés restent bas et tournés essentiellement vers la Tanzanie. De plus, la quantité d’intrants et de banane importés ainsi que les échanges de bière sont moins considérables, d’où la faible contribution de la chaîne de valeur banane à équilibrer la balance commerciale.
A hauteur de 69%, les revenus générés par la chaîne de valeur banane proviennent de la sous chaîne de valeur banane à bière. Alors qu’une part de 79% de tous ces revenus revient aux producteurs, le revenu par producteur reste faible par contre étant donné que la moyenne de celui-ci reste en dessous du seuil de pauvreté national comme le mentionne l’étude.
Toujours selon la même étude, les salaires distribués dans la chaîne de valeur banane sont d’une valeur de 17,7 milliards BIF, soit une équivalence d’environ 22.754 emplois équivalent-temps-plein payés au SMIG de 2500 BIF par jour, la référence étant faite au SMIG pratiqué par la société semi-industrielle « Imena » de Kayanza. Sur ce montant total de la valeur des salaires, 53% sont distribués aux producteurs, 7% au niveau des collecteurs, le reste (39%) revenant aux détaillants.
Parmi les recommandations de l’étude, les moyens permettant d’augmenter durablement la valeur ajoutée de la chaîne de valeur banane au Burundi sont à envisager tout en veillant à une répartition équitable du profit entre les acteurs, notamment l’amélioration des revenus du producteur.