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30 ans de la Convention des droits de l’enfant au Burundi: des défis encore à relever

17, 24 et 30 octobre 2019, soutenu par l’UNICEF, le Magazine Jimbere a animé 3 tables rondes relatives aux droits des enfants respectivement à Rumonge, Kayanza et Bujumbura. Trois thématiques développées : la négligence des enfants par les parents, l’enregistrement tardif des naissances et la problématique des enfants en situation de rue.

Au Burundi, l’implication de l’UNICEF dans les droits n’est pas un conte. D’un côté, dans la lutte contre la négligence des enfants par les parents et la problématique des enfants en situation de rue, l’organisation internationale mène deux projets quinquennaux avec le Ministère de la Solidarité Nationale, du Droit la Personne Humaine et du Genre (MSDPHG), rappellent Ignace Ntabombarira et Rosine Iradukunda, représentants du ministère dans les panels respectifs. Quant à Venant Ntitangirageza du ministère de l’intérieur, il tire une révérence sur son appui dans le projet d’enregistrement tardif des naissances qui aura permis la régularisation de près d’un million de cas.

Toutefois, Les résultats des tables rondes ont démontré que malgré les efforts consentis de toute part que ce soit du côté des services publics ou des organisations locales et internationales, œuvrant dans la protection du droit de l’enfance, cette dernière est gangrenée par plusieurs difficultés.

La négligence des enfants

Débattue à Rumonge, lors de la première table ronde, tout le monde a reconnu l’abus de ce droit dans cette province. « Parmi les causes principales de la négligence figurent la polygamie. La population étant majoritairement musulmane se réfugie derrière les dogmes religieux. La quasi-totalité des enfants en situation de rue sont issus des familles polygames. » Fait savoir Innocent Niyonizigiye, le représentant provincial du FONEB à la première table ronde. Il poursuit : « Le père étant l’unique source de revenus, la plupart des droits de l’enfant, et surtout les plus vitaux (santé, alimentation), se retrouvent bafoués.  Les enfants quittent alors le toit familial et se convertissent trop tôt en pêcheurs. »

L’enregistrement tardif des naissances à Kayanza

Etant parmi les 13 provinces qui ont bénéficié du projet d’enregistrement tardif des naissances du gouvernement soutenu par l’UNICEF, la province note encore beaucoup d’enfants non enregistrés. « Parmi près d’un demi-million d’enfants ayant moins de 18 ans recensé en juin dans toute la province, plus de 12% ne sont pas enregistrés. L’administration locale vient d’initier récemment un projet de les enregistrer. Des centaines se sont déjà faits enregistrer. » Fait savoir Mathias Manirakiza, officier provincial de l’état civil de la province.

A Bujumbura, la situation d’enfants de rue persiste

Si des moyens énormes sont investis dans l’optique de trouver une solution à ce phénomène, la situation ne change guerre. « L’impact du projet du MSDPHG avec l’Unicef de faire retourner les enfants en situation de rue dans leurs familles est significatif. Toutefois, le projet se heurte à la résistance des enfants qui ne veulent pas y retourner. » Fait savoir Norbert Kankiko qui représentait la Mairie a la dernière table ronde. « Depuis le début du projet en 2018, plus 3 600 enfants ont été retournés dans leurs familles. Parmi eux, près de la moitié est native de Buterere. Et pour le bon déroulement du projet, deux centres de transit soutenus par l’UNICEF ont été créés. Au niveau du ministère, on espère que jusqu’en 2021, le phénomène sera définitivement éradiqué », appui Ignace, du département enfant-famille au sein du même ministère.

Quelles seraient les solutions ?

Après chaque table ronde, des recommandations ont été émises pour un respect effectif des droits de l’enfant. Toutes les recommandations convergeaient dans le même sens : la sensibilisation de la population sur les droits des enfants. L’ignorance s’avère être la source de tous ces maux. Ceci pourrait très aisément et facilement se résoudre si des rapports étaient élaborés sur le respect des droits de l’enfance depuis l’administration à la base. Ainsi, il n’y aurait pas d’enfants non enregistrés, il n’y aurait plus d’enfants de la rue, et aucune négligence ne serait admise dans la société.

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