Pour la deuxième fois consécutive, les Barreaux de Bujumbura et de Gitega ont organisé conjointement, ce 16 septembre 2022 au Restaurant La Détente, l’ouverture de la rentrée judiciaire 2022-2023. Celle-ci avait pour thème « Avocat, acteur clé pour la promotion de la justice pour tous, source de la paix et du développement ». Au terme des échanges, les deux Barreaux se sont convenus d’œuvrer ensemble pour consolider l’état de droit et améliorer la qualité de la justice au Burundi.
Selon Me Jean De Dieu Muhuzenge, Bâtonnier du Barreau près la Cour d’appel de Bujumbura-mairie, cette journée a été organisée dans un cadre bien déterminé qui vise la continuité, la collaboration et la dynamique d’un engagement conjointe en faveur de la progression de la justice. « La population veut voir des avocats qui travaillent avec courage dans l’accomplissement de nos missions, des avocats qui ont du talent pour conseiller, rédiger et accompagner les justiciables avec un moral qui guide toujours nos pas. Et jamais par les influences qui conduisent souvent à la dépendance et non plus à la corruption qui provoque de l’injustice » a-t-il fait savoir.
S’exprimant sur la récente révocation d’une trentaine de magistrats, il a expliqué que ça ne donne pas une bonne image de leur métier quand le conseil supérieur de la magistrature prend une telle décision. « Que chacun de nous médite sur cette question et œuvre pour une bonne amélioration de la justice. Cependant, c’est un signe de non tolérance envers les corrompus », a affirmé le Bâtonnier de Bujumbura.
Châtier les déviants
Abondant dans le même sens, Me Sébastien Ntahoturi, Bâtonnier du Barreau près la Cour d’appel de Gitega, a affirmé que toute personne qui fait la sourde oreille et qui agit dans le sens de ternir l’image de la justice du pays devra être punie sévèrement. « En principe les avocats ne sont pas corrompus. Néanmoins, ils peuvent servir d’intermédiaire entre le corrupteur et le corrompu. Il se pourrait qu’ils existent chez nous. Mais je vous le promets, le jour où ils seront attrapés, ils seront rigoureusement sanctionnés. », a-t-il dit.
Pour Jeanne Kankundire , déléguée du Président de la Cour Suprême , la fonction judiciaire n’atteindrait pas ses objectifs si elle ne collaborait pas avec les avocats car ces derniers jouent un rôle important dans la promotion de la justice du Burundi.
Intervenant sur le thème du jour , Me Fabien Segatwa a insisté sur l’importance de mener proprement la profession d’avocat :« Pour mériter la confiance du public en général et nos clients en particulier, nous devons être la lumière du monde parce que nous servons la justice et elle comporte toutes les vertus ». Aux cadres et membres du conseil des deux ordres, il les a incités à être des gardiens de la déontologie de cette profession. « N’admettez aucun avocat qui ne maitrise pas les règles déontologiques. Chaque avocat doit savoir la loi, le règlement d’ordre intérieur et les lire comme la bible » a-t-il martelé. Et de rappeler que les brebis égarées de la profession doivent être ramenés à la raison voire même punis sévèrement.
Les participants ont par ailleurs suivi l’exposé sur la médecine légale du Professeur Djuma Shabani, directeur de l’Ecole doctorale de l’Université du Burundi. Cette branche de la médecine fournit des informations importantes aux magistrats et à la police pour leur permettre d’étudier les violences exercées sur les victimes.
Après avoir exposé, il a indiqué qu’un centre de formation sur la médecine légale sera bientôt créé au Burundi. Des partenariats seront établis avec un centre universitaire de médecine légale de Lausanne et un autre de Genève en Suisse. Cette discipline revêt un caractère particulier car elle est étroitement liée à la justice d’où sa pertinence le jour de la rentrée judiciaire.
Signalons que l’ancien Président de la République Sylvestre Ntibantunganya avait pris part à cette activité. A la fin de ces échanges, cette journée s’est clôturée par un partage d’un verre avec tous les avocats et invités présents.