Le 10 septembre marquait la rentrée scolaire dans tous les établissements. Des débuts sur les chapeaux de roues, avec un détail en plus, des records pour les inscriptions. Reportage
Il est 11h à l’école fondamentale Ruyigi I. Un silence de cathédrale plane sur l’établissement. Les élèves sont imperturbables. Ils suivent des cours. Quelques-uns se risquent dehors, direction les toilettes situées à une trentaine de mètres des classes. Elles ne sont que six pour plus de 800 élèves – deux établissements, ECOFO Ruyigi I et l’ECOFO Ruyigi II – se partagent les sanitaires. 45 minutes plus tard, les classes des trois premiers cycles sortent. L’heure de la propreté des classes a sonné. Parmi la centaine d’élèves qui se retrouve dans la cour, des enfants de tout âge. Certains portant d’uniforme, d’autres pas. «Nous tolérons cela. Bien que nous soyons en ville, certains élèves viennent des familles défavorisées qui ne peuvent pas offrir à leurs enfants une paire d’uniformes», confie une enseignante de la 4ème.
Sur une capacité d’accueil de 100 élèves (donc 50 enfants par groupe pédagogique), la 1ère année primaire a déjà enregistré 147 élèves. L’année scolaire précédente, elle comptait un effectif de 131. La 2ème année compte 150 élèves. «Nous les subdivisons en deux groupes pédagogiques pour désengorger les classes», rassure Innocent Manirakiza, le directeur de l’Ecofo Ruyigi I.
Une mesure optionnelle qui ne résout pas pour autant tous les soucis, chaque groupe pédagogique ne devant que recevoir 50 élèves. « Ceci ne règle ni l’insuffisance des livres, ni celle des bancs pupitres», fait remarquer une enseignante de la 3ème qui a plus de 80 élèves.
Bien que cette dernière apprécie la prise de conscience des parents pour la scolarité, elle fait savoir que «des mesures d’accompagnement sont nécessaires» pour prodiguer un enseignement de qualité. L’Ecofo Ruyigi I a déjà enregistré 536 élèves contre 492 à la fin de la précédente année scolaire.
Et dans les internats…
À Gitega, l’ambiance est autre. C’est le week-end, un jour de sortie au Lycée Sainte Thérèse de Gitega. Les élèves se rendent au centre-ville de Gitega. Les filles, toutes de blanc-noir vêtues, sont déjà à une centaine de mètres du Lycée.
A l’entrée dudit lycée, deux élèves se sont timidement mises en retrait. F.N fait savoir qu’elle entre en 8ème fondamentale. C’est la première fois qu’elle et sa petite sœur qui commence la 7ème mettent les pieds à Gitega.
Elles attendent patiemment qu’une connaissance de leurs parents vienne les prendre. Malgré un environnement nouveau, F.N apprécie l’organisation du lycée : «Nous ne sommes que 31 en classe. Les élèves me parlent de chaque professeur pour me mettre dans le bain» apprécie-t-elle.
Dans la cour du lycée, une queue s’est formée devant le bureau de la directrice. Une semaine après la rentrée, des parents sollicitent toujours des places pour leurs enfants. L’équipe de Jimbere est enfin reçue après une heure d’attente. Pour s’entendre dire que « la directrice ne peut pas s’exprimer pendant le week-end ».
