Vendredi, 5 avril, soirée plutôt inhabituelle au Safari Gate Hotel: chaperonnés par leurs formateurs, les diplômés et étudiants burundais de la Southern New Hampshire University (SNHU) à travers le programme Kepler, organisaient un face-à-face avec de potentiels employeurs. Une opération-séduction qui valait la peine
Ils n’ont pas eu à poser le pied ‘aux States’ pour décrocher un diplôme américain. Ils ont juste marqué un bon score à l’Examen d’Etat, peaufiné leur maîtrise de la langue de Shakespeare, et bien sûr, décroché un crédit ou une bourse pour poursuivre le « rêve américain » avec le programme Kepler. Coût annuel de la formation: autour de 5 millions Fbu.
Trois, quatre ans à pianoter le clavier et tournoyer le curseur à partir du Rwanda, Kenya, Malawi, Liban ou en Afrique du Sud, pays où la SNHU est implantée. Et en début du week-end dernier, ils se réveillaient avec en mains, un diplôme. Communication, soins infirmiers, sciences de gestion… les lauréats du programme dénichaient leur pactole.
Et si l’espoir de trouver de l’emploi est maigre au Burundi, les lauréats du programme Kepler y croient, eux, de débusquer une opportunité dans la maigre loterie d’appels d’offre.
Mais est-ce parce qu’ils sentent le parfum américain qu’il leur est facile de secouer le cocotier des employeurs burundais ? Rien n’est moins sûr.
Du coup, les « Kepler alumni », comme on les appelle, semblent avoir forgé une solution plutôt innovante.
Révolue la vieille méthode de dégainer devant un employeur une montagne de documents pour motiver son dossier de candidature.
Les organisateurs de la soirée proposaient une autre approche baptisée « Burundi Employer Awareness Event ». Le réseautage.
Innover à la recherche de l’emploi
Ici, petites, moyennes et grandes entreprises sont conviées. Sourires et cartes de visite s’échangent. Les alumni portent des t-shirts estampillés SNHU, et dès qu’un regard d’un potentiel futur patron se tourne dans leur direction, ils sautent à l’occasion.
Sur un fond musical doux, ils répondent aux questions, en posent d’autres, en anglais. Le tout pendant que Monsieur le PDG ou Madame la chargée des ressources humaines, invité(e), sirote un verre de champagne ou déguste les saveurs poissonnières du lac…
Des marchés conclus ? « On passe rarement la bague au doigt le premier jour. Mais les promesses rassurent » confirme Doriane Nikuze, lauréate de SNHU/Kepler et une des organisateurs de l’événement.
Néanmoins, il y en a qui ont déjà fait de SNHU/Kepler une source privilégiée de chasse aux talents. C’est le cas d’Inkomoko, une organisation partenaire du programme « Kepler » basée au Rwanda: « Jusqu’à présent, nous avons déjà recruté plus de dix jeunes fraîchement sortis du banc de l’Université » confie Nathalie Niyonzima, responsable du bureau des ressources humaines de la société.
Elle ne tarit pas d’éloges, en parlant de sa nouvelle pépinière d’employés. Entre autres qualités, une communication soignée, un esprit d’innovation et une bonne maîtrise de l’outil informatique. Pour illustrer ses propos, elle donne l’exemple de Rachelle Kamaro, une recrue de Kepler à Inkomoko, couronnée « meilleure employée de l’année 2018 ».
De quoi motiver plus d’un pour sa formation académique.