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Cinéma

Portrait du réalisateur de l’inédit film d’animation sur le 1er roi du Burundi

Lors de la 9è édition du Festicab, le film "Viral" de Florian a été sacré meilleur court-métrage de l'année

Le nouveau film d’animation sur la vie de Ntare Rushatsi, premier roi du Burundi, sera projeté ce jeudi 29 Août à l’Hôtel Source du Nil. Rencontre avec Florian Nifasha, son auteur avec une dizaine de courts métrages d’animation à son palmarès depuis 2010

Pas facile pour le réalisateur de Samandari de savoir quand il a réellement découvert son talent : « Ce dont je me souviens est que depuis tout petit, je reproduisais sur papier tout ce qui me passait par la tête », confie-t-il, avant de donner quelques précisions : «Peu avant la production des films d’animation, j’écrivais des bandes dessinées. La première, je l’ai produite à 11 ans. Pendant mon enfance, vous saurez qu’elles me fascinaient beaucoup et, delà, je crois que va naître le rêve de mettre en mouvement ce que je dessinais. Et c’est à 13 ans que je produisis mon premier film d’animation, un petit avion volant, même s’il n’était pas professionnel », ajoute avec humour le jeune homme qui avoisine aujourd’hui la trentaine.

« Ntare Rushatsi, the lion & the sheep », la prochaine production de Florian

« Kaze et Karire », le premier film d’animation au Burundi

C’est en 2010 que cette co-production d’animation voit le jour. Florian Nifasha va la réaliser avec le concours de deux de ses amis : Fabrice Iranzi et Pacifique Ndayiheke. Par la suite, le jeune homme continuera sa passion en solo : « Après mes études secondaires à l’école Saint Michel Archange en 2010, j’ai eu l’opportunité d’aller poursuivre les études en Inde ». La nouvelle aventure présentera un tournant pour les projets du jeune réalisateur : « Dans ce pays, le cinéma est très développé. C’était une occasion pour me professionnaliser dans ma passion », révèle l’ingénieur en film et production télévisée.

Avec Samandari et Ntare Rushatsi, à l’aube de grands projets

Aussitôt arrivé en inde, le jeune Florian ne va pas chômer. Il va commencer à s’essayer dans sa passion. Les Petits Solidaires sera son premier chef-d’œuvre. Ensuite suivra une dizaine de productions, les unes en solo, et d’autres des collaborations avec des « amis passionnés de l’art » (à retrouver sur sa chaîne YouTube : Nifloof’s motion pictures).

Concernant ces derniers films d’animation, il évoque que : « Après avoir remarqué la sympathie que Samandari a eu auprès du public, j’ai réalisé qu’adapter au petit écran l’histoire du Burundi serait la façon simple d’apprendre au monde et, surtout aux petits enfants Burundais, la genèse de nos cultures et traditions ». Mais cela ne signifie pas que l’histoire antique sera toujours l’unique inspiration pour le jeune réalisateur : « En grande partie je m’inspire des petites histoires de  la vie quotidienne », expliquera-t-il.

Et maintenant qu’il n’est plus au banc de l’école, Florian Nifasha a mille et une idées pour développer cet art encore à état embryonnaire au pays, avec quelques contraintes de taille: « Avec les connaissances acquises, je crois que j’ai beaucoup à contribuer. Mais la production d’un film d’animation étant coûteuse (environ 7 millions Fbu), avec nos moyens extrêmement limités, parfois j’ai même peur de dévoiler tous mes projets en tête, au risque d’être pris pour un fou …», s’inquiétera le jeune homme, avant de se ressaisir : « Ce qui est sûr, petit à petit, je les réaliserai tous. »

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