Elle rêvait d’un sans-faute dans la seconde phase de la Primus League du Burundi afin de remporter le championnat. Toutefois, l’équipe de Messager Ngozi traverse une période creuse avec ses 6 derniers matchs sans victoire. Le point.
Alors que ce week-end se sont joués les matchs comptant pour la 21ème journée du championnat de la première division du Burundi, l’équipe de la ville de Ngozi disputait son 6ème match de la phase retour ce 23 février 2025. Lors de cette rencontre qui l’opposait à Flambeau du Centre au stade Urukundo. Le Messager Ngozi n’a fait mieux qu’un nul sur un score de 0-0.

En tout, dans ces dernières rencontres, le Messager Ngozi a un bilan de 3 matchs nuls et 3 défaites : 3 nuls (Celui de cette journée et les matchs 1-1 contre Kayanza United le 19 janvier et contre Ngozi City le 26 janvier 2025 ), et 3 défaites : une lourde défaite 3-0 contre Aigle Noir le 2 février 2025, une défaite 2-1 contre Vital’O FC le 9 février, et une défaite 1-0 contre Academy Deira le 15 février 2025.
Au-delà de ces 6 matchs sans victoire, ce sont les résultats qui déçoivent selon les observateurs. Le Messager n’a en effet inscrit que 3 buts seulement pour 8 encaissés, glanant ainsi que 3 points sur les 18 possibles.
Après les matchs de cette journée, Messager Ngozi occupe la 10ème place avec 29 points au classement, étant à 17 points derrière Aigle Noir qui est en première place avec 46 points.
Cela survient alors qu’Elie Haragakiza, le président du club, avait informé ses supporters que l’objectif de l’équipe était de donner tous les moyens possibles pour remporter le titre sans perdre un seul match dans cette phase retour du championnat. Cette déclaration a été faite lors d’une réunion d’évaluation et de réajustement des performances le 5 janvier, tenue au Winner’s Hotel dans la ville de Ngozi.
Gap entre résolutions et résultats
Dans le but de résoudre le problème des mauvais résultats, la direction du club a pris une décision le 19 février de suspendre Vivier Bahati de ses fonctions d’entraîneur pour une période de 4 matchs. Il a été remplacé par Olivier Nibizi, son adjoint, comme indiqué dans un communiqué publié par le club ce jour-là.
Selon Emmanuel Bakire, surnommé Speedo, le porte-parole du club, l’équipe se fixe des objectifs nécessaires pour réussir, mais la responsabilité des résultats incombe à l’entraîneur. Selon lui, perdre contre Vital’O FC ou Aigle Noir est compréhensible, car ce sont des équipes solides, mais perdre contre Academy Deira révèle une faiblesse de l’entraîneur. Il explique : « Cela nous a montré qu’il était épuisé. Nous ne l’avons pas renvoyé, mais nous lui avons plutôt donné un repos de 4 matchs afin qu’il puisse revenir bien reposé. »

Dans cette interview accordée au Magazine Jimbere, le porte-parole rassure ceux qui doutent des capacités de son remplaçant. Il déclare : « Olivier a travaillé ici avec l’entraîneur Jimmy Ndayizeye en 2018, et il a passé 5 ans avec lui. Après une année d’absence, il est revenu. Il connaît bien ce club car il y a acquis de l’expérience. De plus, il possède un diplôme d’entraîneur de niveau B, ce qui lui permet d’être reconnu par la Fédération Burundaise de Football (FFB) pour entraîner une équipe dans cette compétition. Nous avons confiance en lui. »
Il est à noter qu’Olivier Nibizi a commencé à entraîner Messager Ngozi lors de ce match contre Flambeau du Centre. Lui aussi n’a pas réussi à gagner, car aucune des équipes n’a marqué, ils ont plutôt terminé sur un score de 0-0.
Des difficultés à l’interne
Dans une interview accordée au journal Jimbere. Dieudonné Kwizera, alias Hazard Le Mansa, journaliste à la radio PJ Classic FM et l’un des observateurs réguliers de cette compétition, n’y va par quatre chemins : « Ce sont les dirigeants de Messager Ngozi qui sont à la base de la mauvaise passe que traverse cette équipe car ils lui ont demandé de remporter le championnat sachant très bien qu’ils ont un groupe vieillissant. »

Selon lui, des joueurs comme Amini Abdoul Nomono, capitaine de l’équipe, Idi Museremu, Ibrahim Karikera, et d’autres sont dans le club depuis longtemps et ont pris de l’âge : « Ils sont fatigués et se dirigent vers la retraite, tout en visant un titre, alors que l’entraîneur est plus connu pour sa capacité à développer de jeunes joueurs et les rendre performants. »
Ce journaliste donne l’exemple de joueurs formés par l’entraîneur, qui sont devenus des éléments importants de cette compétition, tels que Arthur Nibikora, actuellement à l’étranger, Papy Habuka, Japhet Niyera et d’autres qu’il a formés dans l’équipe nationale des moins de 17 ans : « Il a également formé des joueurs comme Bukuru Keita, Kagabo Samir et d’autres jeunes qui aident actuellement Aigle Noir dans sa course pour le titre. »
Pour résoudre ces problèmes, Dieudonné Kwizera recommande àMessager Ngozi de continuer à développer ses académies et laisser l’entraîneur s’occuper de ses jeunes joueurs ou lui donner de l’argent pour qu’il recrute d’autres jeunes talents. Ainsi, il pourra construire une équipe compétitive.
Selon ce journaliste, la faiblesse de l’équipe à recruter des jeunes joueurs pourrait être due à des ressources limitées. Cependant, il pense également que cela pourrait avoir été perturbé par le fait que la direction de l’équipe a changé trois fois en peu de temps.
