Les désormais champions nationaux doivent composer avec le statut de compétiteur de la Ligue des champions de la CAF et les challenges que cela implique. Des signes avant-coureurs allant dans le sens d’une bonne préparation se remarquent déjà. Au grand bonheur des amateurs du ballon rond…
Les noirs et blancs de Makamba ont carrément fait figure de rouleau compresseur lors de l’édition de la Primus League 2018/2019, qui s’achemine vers sa fin. A quatre journées du dénouement du championnat, les « Fighters » ont soulevé le trophée suprême de la saison, tuant tout suspens et confirmant leur bonne lancée qu’ils avaient affiché dès les premiers matchs.
Si les joueurs de la formation du Sud du pays ont longtemps été la fierté de son fief, ils sont désormais investis de la mission de représenter le Burundi sur les échéances continentales. Et la ligue des champions Africains les attend de pied ferme. De grands moyens pour peser sur le summum du football continental s’imposent.
Une dynamique qui semble s’afficher dans les organes de l’équipe, avec des signaux forts déjà lancés : le manager Joslin Bipfubusa qui avait en main les équipes nationales des U20 et assistait le coach des U23 a été exhorté par ses supérieurs à quitter les sélections pour se concentrer sur la saison prochaine. Un mercato qui promet afficher une équipe qui ne lésinera point sur les moyens financiers pour renforcer le collectif. « Le coach a carte blanche pour effectuer des achats de joueurs venant des championnats étrangers comme le Cameroun, l’Ouganda, RDC », a annoncé Hon. Révérien Ndikuriyo, un des grands sociétaires de l’équipe.
Enjeu : le foot burundais
Nostalgique, l’analyste sportif Patrick Sota évoque les heures de gloire des équipes burundaises comme Vital’o et Inter FC qui ne se sont pas laissées impressionner par les cadors du ballon rond et veut croire à une répétition de la belle histoire : « Avec Aigle Noir, le Burundi a une carte à jouer sur l’échelle continentale. Vu le niveau qu’ils ont affiché tout le long du championnat, il y’a de quoi être optimiste. Et c’est le foot burundais qui en sortirait gagnant», assène-t-il.
Pour le statut de petit poucet qui pourrait être le sien pour sa toute première compétition continentale, Sota n’y voit pas de grand inconvénient: « Tout ce qu’il faut, c’est se conformer adéquatement aux exigences du football moderne. Moyens financiers, encadrement psychologique et technique des joueurs. Et cela ne devrait pas être la mer à boire pour une équipe qui a un président ambitieux, avec la volonté et du courage ».
La force d’Aigle noir? Landry Rukundo, journaliste sportif à Buja FM la voit dans « le coté professionnel de l’équipe ». Explication :« Ils sont les seuls de notre championnat à pouvoir loger la totalité des joueurs dans un même home, avec des horaires communs, suivi diététique et sanitaire de tout temps. Et en plus de cela, ils se démarquent par leurs mercatos intelligents. Ils ne vendent pas leurs joueurs au premier venu pour le simple plaisir de renflouer les caisses », analyse l’animateur phare de B-Sports.
Il ne serait pas anodin de souligner la grande qualité du centre de formation des « Fighters ». Des pépites issues de son académie à l’image de Bienvenu Kanakimana, élu trois fois consécutives joueurs du mois, ou Jospin Nshimirimana, qui bien fait gentiment manger de l’herbe aux défenses adverses…