A une semaine des élections législatives et communales, le porte-parole de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) annonce qu’une accréditation est requise pour tout journaliste voulant couvrir ces scrutins. Il en est de même pour les observateurs internationaux. Mais aucune demande n’est venue de l’Union européenne. Le point
Dans un entretien accordé ce 30 mai aux journalistes, François Bizimana, porte-parole de la CENI) souligne que seule la carte de presse ne suffit pas au journaliste pour couvrir les prochaines élections.
François est très clair sur ce point : « Si nous avons affaire à des hommes et des médias détenteurs de la carte de presse, et que vous croyez que cette seule carte suffit pour observer le processus électoral au Burundi, je soutiens qu’une carte de presse est indispensable pour assurer un suivi adéquat des élections. » Selon nous, à la CENI, les médias sont considérés comme un des partenaires de la Commission électorale nationale indépendante. »
Il précise que la CENI doit travailler en coopération avec des partenaires clairement définis : « C’est pour cette raison que nous avons affirmé que, bien qu’ils détiennent une carte de presse, les journalistes doivent obtenir une accréditation supplémentaire. Cela est d’autant plus nécessaire puisqu’ils devront se déplacer autour des centres de vote. »
Selon ce porte-parole, au niveau de ces centres de vote, tout le monde n’est pas informé sur la finalité ou la pertinence de la carte de presse : « Mais au niveau de l’accréditation que la CENI délivre, nous avons enseigné nos agents qui sont affectés dans les bureaux de vote, nos agents qui sont membres des CECI et des CEPI, ils savent ce que signifie l’accréditation délivrée par la CENI, pour pouvoir donner des informations à ces journalistes, chaque fois qu’ils le demanderont », argumente-t-il .
Et de renchérir : « Un journaliste ne doit pas travailler en catimini. Un journaliste doit être clairement identifié. »
Appel à la prudence
Le porte-parole de la CENI rappelle aux journalistes la règle du jeu : « En ce qui concerne les élections du 5 juin, il faudrait que les journalistes qui seront sur le terrain lisent attentivement le contenu du Code électoral pour qu’ils fassent des reportages qui cadrent exactement avec le contenu du Code électoral. »
S’il y a des dispositions qui doivent être scrupuleusement observées, François Bizimana souligne l’article 239 du Code électoral qui stipule ceci : « Est puni d’une servitude pénale de 5 à 10 ans et d’une amende de 800 000 à 4 millions de francs bondés où de l’une de ces peines est seulement toute personne physique ou morale qui annonce ou proclame les résultats d’une élection avant les organes les compétents. »
Quant au moment d’annoncer les résultats selon les niveaux, M. Bizimana éclaircit : « Au niveau de la base (le bureau de vote), si au niveau du bureau de vote, vous avez un procès-verbal unique des résultats, dûment signé par les membres du bureau de vote, les mandataires des partis politiques et trois scrutateurs choisis parmi les électeurs, vous avez le plein droit d’annoncer les résultats. »
Et pour raison : si un mandataire possède déjà un procès-verbal, il peut balancer les résultats partout où il veut. Dans ce cas, selon le porte-parole de la CENI, le journaliste aura une source fiable pour annoncer, à son tour, les résultats du bureau de vote donné.
Quid des observateurs
Alors que ce grand rendez-vous se profile à l’horizon, la CENI fait savoir que certains observateurs sont déjà sur place pour couvrir le scrutin du 5 juin.
Au cours de l’ouverture solennelle de l’Assemblée générale constitutive des organes de gestion des élections de l’Afrique centrale tenu ce 30 mai à l’hôtel club du Lac Tanganyika, Prosper Ntahorwamiye, président de la CENI a invité solennellement ses membres qui sont présents à Bujumbura qui désirent demander des accréditations pour pouvoir suivre le déroulement des élections.
François fait savoir que ces observateurs sont membres des pays de l’Afrique centrale : « Je citerais, par exemple les délégués de la RDC, du Cameroun, du Gabon, de la République centrafricaine, du Tchad, Sao Tome et Principe. »
En outre, M. Bizimana fait remarquer que ceux qui ont demandé l’accréditation sont généralement des pays africains, d’autres en provenance des pays au-delà du continent africain. « Mais aussi de l’Union africaine, de la CAC, de la CRGL, eten dehors du continent africain, de la Russie a déposé sa demandes d’accréditation »
Cependant, le porte-parole souligne l’absence des observateurs issus de l’Union Européenne : « Puisqu’un observateur, c’est lui qui le demande. Ceux qui ont demandé l’accréditation, ils l’ont obtenu. » Et de souligner qu’aucune demande venue de l’Union Européenne n’a été réceptionnée.
Pour rappel les élections législatives qui s’annoncent sont entièrement financées en hauteur de 114 milliard de BIF par le gouvernement lui-même et quelques contributions volontaires.




