Nous les avons rencontrés à Mabanda, attendant une formation prévue par l’AFRABU et l’APFB pour débattre sur les sujets relatifs au leadership, la résolution pacifique des conflits, la masculinité positive, et le plaidoyer. Leurs profils sont uniques. Découverte.
Joséphine Ndihokubwayo est une femme menue dans la trentaine originaire de la colline Musenyi en commune Mabanda . De l’ethnie Twa, elle est facilitatrice dans le village de paix (Ikigwati c’amahoro)de Musenyi qui compte 3000 habitants. Pourtant, n’eut été le courage et l’envie de voir le voisinage et surtout les Batwas vivre en harmonie avec les autres villageois, elle aurait jeté l’éponge car la tâche s’est avérée ardue.
La mission la plus difficile qu’elle a effectuée était de résoudre les conflits entre les rapatriés provenant de la Tanzanie et les villageois de Musenyi. «Les rapatriés avaient peur des villageois, et ces derniers se lamentaient de leur venue comme quoi ils allaient profiter des biens auxquels ils n’avaient aucun droit d’accès. Nous avions une mission délicate : celle de faire régner la paix, la sécurité et la bonne cohabitation au village. Et en tant que Mutwa, vous pouvez imaginer ce que ça peut donner vu notre place dans la communauté. Mais au fur du temps, un bon climat d’entente a régné et on nous en remercie», raconte-t-elle.
Pour renforcer ses connaissances dans le leadership, Joséphine participe dans plusieurs formations sur la consolidation de la paix, la résolution pacifique des conflits, la santé reproductive, et bien d’autres. Elle est également membre d’une association d’épargne-crédit pour compléter son époux dans la gestion financière de la famille.
Les hommes, pilier du développement féminin
Les hommes sont également interpellés par les droits de leurs conjointes. Josias Niyongabo, 49 ans, originaire de la Colline Gikurago de Mabanda, a pris l’option de rentrer de Bujumbura en 2015 pour retourner auprès des siens et défendre la cause féminine. Il représente le CDFC (Centre de Développement Familial et Communautaire) à Mabanda. Il se consacre aux actions de prise en charge des femmes violées et est parmi les responsables des différents projets. Il a participé dans la mise en place des comités collinaires constitués de deux personnes par colline qui se chargent de suivre de près les violences au quotidien et Josias en assure le suivi dans tout Mabanda. Pour lui, le combat des violences doit impliquer tout le monde, et les hommes devraient participer en premier.