La profession des sages-femmes au Burundi vient de souffler ses 17 bougies. Depuis son existence, le taux de décès maternel a diminué passant de 500 à 334 en 2017 pour 100.000 naissances vivantes. Malgré leur rôle important, surtout dans les services de maternité pour les soins des femmes enceintes et celles qui accouchent, elles ne sont pas suffisamment recrutées
Le Dr Jean Baptiste Nzorironkankuze, secrétaire permanent au ministère de la santé et de la lutte contre le Sida fait savoir qu’il s’observe des lacunes en termes du nombre des sages-femmes recrutées, car, selon les normes de l’OMS, il faut au moins 1 sage-femme pour 5.000 habitants, mais qu’au Burundi, pour le moment, on a 1 sage-femme pour 50.000 habitants. Il affirme qu’il y a encore un pas à franchir pour augmenter les ressources humaines dans cette profession.
Se référant sur les statistiques de l’enquête démographique de santé de 2017, Nzorironkankuze montre combien la profession des sages-femmes est importante : « Actuellement, on enregistre 334 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes et 23 décès néonatals pour 1000 naissances. Mais au paravent le taux de mortalité maternel était estimé à plus de 500 pour 100.000 naissances vivantes. »
Et d’ajouter que l’objectif du gouvernement est de réduire les décès maternels jusqu’à 140 d’ici 2030. Et cela ne sera possible que suite à un bon travail des sages-femmes et toutes les équipes médicales au niveau des structures sanitaires qui accueillent les femmes enceintes et celles qui accouchent.
Paradoxe ! manque d’une main d’œuvre qui est au chômage
Richmond TIEMOKO, président d’UNFPA, une organisation des Nations Unies qui s’occupe de la croissance démographique et de la santé reproductive indique qu’il s’observe un nombre réduit de sages-femmes au Burundi : « Le nombre des sages-femmes travaillant dans les maternités ici au Burundi est estimé à 241 alors que les maternités ont besoin d’au moins 580. Cela constitue un déficit énorme en sage-femme principalement dans les maternités. »
Et d’ajouter qu’en plus de fournir des soins prénatals, pendant l’accouchement et postnatal, les sages-femmes offrent également des plannings familials, des dépistages du cancer du col de l’utérus, etc.
Bernadette Nkanira présidente d’une association burundaise des sages-femmes d’Etat (ABUSAFE) souligne que la profession des sages-femmes existe depuis 2005 au Burundi. Ça fait 17ans. Aujourd’hui celles qui ont fait à l’université la profession des sages-femmes sont à 1407. Mais elle déplore que parmi ces 1407, seulement 241 ont été embauchées, soit environ 1.200 en situation de chômage. « Nous plaidons auprès du gouvernent et auprès de ses partenaires pour le recrutement des sages-femmes », conclue-t-elle.
Cela a été évoqué ce 27 mai 2022, à l’INSP en Mairie de Bujumbura, lors de la célébration de la journée internationale des sages-femmes, célébrée le 5 mai de chaque année. Cette année, elle a coïncidé avec l’anniversaire de 100 ans en progrès de la profession des sages-femmes.
Financées par les organisations des nations unies, UNFPA et OMS, les associations burundaises des sages-femmes d’Etat se sont associées aux autres pays du monde pour célébrer cette journée sous le thème national : « les femmes ont besoin des sages-femmes pour leur santé et leur bien-être. Investissez dans les sages-femmes.»
