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Scènes de liesse post-Exetat 2019: au Lycée du Lac Tanganyika, les « accusés » nient les faits

© Élèves lors de l’Exetat 2019

Pour rappel, le ministère de l’Education avait suspendu la certification des élèves de certains établissements avant l’identification de ceux qui ont déchiré leurs uniformes. Aujourd’hui, l’enquête est bouclée. Au total, 96 lauréats dont 93 en Mairie de Bujumbura, et 3 à Bubanza ont été jugés « coupables ».

Une seule décision a été arrêtée à leur encontre, jusqu’à date: « Ils ne seront pas certifiés », a annoncé le DPE de la mairie lors de la certification des lauréats du Lycée du Lac Tanganyika (LLT) ce samedi 7 décembre 2019. Parmi les écoles frappées par la décision ministérielle, c’est la première à être autorisée à délivrer les certificats.

Toutefois, tous les élèves non certifiés ne sont pas concernés par la sentence. En effet, au « Grand Lycée », par exemple, « sur les 13 finalistes qui ne sont pas certifiés, 6 sont coupables d’avoir déchiré leurs uniformes, 6 autres de détenir des dossiers irréguliers, alors qu’un autre élève est accusé de tricherie pendant les réclamations. », a précisé Patrice Tuhabonyimana, délégué du Ministre lors des cérémonies.

En outre, selon l’Inspection Générale de l’Education qui présidait la Commission chargée d’enquêter sur les auteurs du « crime », « les 96 finalistes concernés par le verdict proviennent de 14 écoles dont 13 en mairie de Bujumbura, l’autre c’est l’ETS Bubanza. Parmi ces établissements en mairie de Bujumbura, 11 sont des écoles privées » fait savoir Tharcisse Niyongabo, président de la Commission.

D’après l’Inspection générale de l’enseignement, les élèves coupables d’avoir déchiré les uniformes sont issus de 14 écoles secondaires dont 13 en Mairie et une à Bubanza. Les établissements en question sont: E.F.K New School, MUKAZA, ICEA, STA, Lycée Africain, ETG Nyakabiga, Lycée du Lac Tanganyika, Lycée de l’Avenir, Ecotec, Lycée Technique de la Plaine, Lycée Saint André, Lycée municipal Ngagara, École Étincelante, E.T.S Carama, E.T.S Bubanza.

« Les élèves ont été des boucs émissaires »

Alors que pour les autres écoles, des preuves tangibles étaient à la portée de la Commission d’enquête (photos et vidéos sur les réseaux sociaux), au LLT tout le monde est unanime : « Parmi ces élèves, sans doute il y a des innocents ». Faute de document pour identifier les auteurs alors que le ministère avait souhaité l’existence des documents attestant l’implication des finalistes dudit lycée, les responsables ont interpellé les élèves à se dénoncer: « L’unique preuve était la photo d’un élève non identifiable qui a écrit sur son dos « R.I.P School ». Nous avons interpellé les finalistes à se dénoncer sous l’anonymat. Après l’échec de la première enquête, le Ministère nous reprochant de ne pas collaborer, nous avons indiqué aux élèves, lors de la seconde enquête, la pression qui était sur notre dos, et le risque qu’eux-mêmes couraient s’ils continuaient à se soutenir négativement. C’est ainsi que nous avons obtenu les six noms qui ont été cités une ou deux fois sur les 1006 finalistes présents ce jour-là » témoignent les responsables du lycée.  

Et les 6 accusés nient les faits. Ils ont même introduit un recours auprès de la justice : « Je n’ai jamais déchiré mon uniforme. Toutefois, lorsque nous avons été convoqués, j’ai reconnu que mes camarades de classe ont écrit de doux mots sur la chemise que je portais en guise de bons et durs souvenirs que nous avons passés ensemble. Cela est considéré comme une tradition qui date » se défend un des accusés. Et un professeur du même lycée d’épiloguer: « Dans cette affaire, la direction a agi ainsi pour sauver sa tête ».

Lueur de clémence ministérielle

En attente de la décision finale qui sera réservée à leur sort, ces élèves vivent la peur au ventre. Pour eux, le sort est jeté. Mais d’après une source anonyme au ministère de l’Education, « la sanction n’ira pas jusqu’à l’annulation de l’année. Un centre de formation civique et patriotique sera créé à cet effet pour les 96 élèves avant leur certification ».
Les propos de cette source sont dela mettre en parallèle avec l’interpellation du DPE de la mairie aux non-certifiés: « Suivez régulièrement les informations, et apprêtez-vous à répondre présents à l’appel du ministère ».

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