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Burundi : l’énergie verte, une urgence

Les effets du changement climatique qui secouent le Burundi n’ont pas épargné le secteur de l’énergie. Pour venir à bout de ce défi, les énergies vertes sont fortement recommandées.

Selon la Troisième communication nationale sur les changements climatiques (TCNCC) d’octobre 2019, les impacts importants liés aux changements climatiques dans le secteur de l’énergie au Burundi sont l’arrêt plus fréquent de certaines centrales hydroélectriques suite au dépassement des seuils de fonctionnement pour cause de déficit pluviométrique et de la sécheresse prolongée ; l’envasement total de certains barrages suite à une érosion plus forte à cause des précipitations plus abondantes entraînant l’arrêt total de quelques centrales hydroélectriques ; un déficit plus important dans le secteur de l’électricité entraînant des problèmes réels d’approvisionnement en électricité dans les différents domaines socio-économiques du pays.

Face à ces défis, l’utilisation des énergies vertes qui tiennent compte de la protection de l’environnement peut être une des solutions aux problèmes causés par le changement climatique.

Ciza Willy, le Directeur des Energies renouvelables et efficacité énergétique au Ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines

Explications

Willy Ciza, Directeur  des Energies Renouvelables et Efficacité Energétique au ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, indique que les sources d’énergie qui ont un impact négatif au Burundi sont les sources de secours que la population utilise et pas mal de sociétés ou des entreprises : «  Il s’agit des groupes électrogènes utilisant des produits pétroliers pour produire de l’énergie quand il y a coupure d’électricité, émettant ainsi  des gaz qui dérangent la couche d’ozone. »

Pis encore, ces produits pétroliers sont utilisés dans le secteur de transport pour les véhicules, ce qui permet l’émission des gaz CO2 qui détériore ainsi la couche d’ozone.

Côté énergies de cuisson, la situation n’est pas rose non plus. La plupart des Burundais utilisent le bois comme énergie pour faire la cuisine. L’arbre protège le sol et limite les émissions de CO2 dans l’atmosphère, ils coupent alors même les petits arbres et herbes qui permettaient l’infiltration des eaux des pluies dans le sol : « Si vous regardez les montagnes qui surplombent la ville de Bujumbura, il n’y a pas assez d’arbres. Toute la pluie qui tombe sur les montagnes s’écoule vers le lac Tanganyika à grande vitesse et ça endommage les voieries, les routes goudronnées, etc. »

Pistes de solutions

Pour éviter ce genre de problèmes, propose monsieur Ciza, il faut des solutions pour substituer le bois utilisé dans la production de l’énergie. Ainsi, toutes les montagnes seront couvertes d’arbres, ce qui va limiter les érosions suivies de destruction observées à l’intérieur du pays et dans les grandes villes.

Nice Uwanje, le promoteur de Nice Burundi of Tomorow

Et ces solutions existent à l’instar de celles proposées par Nice Uwanje (lauréat de SHIKA Award 2020) qui a créé « Nice Burundi of Tomorow », une usine de production des réchauds écologiques. Ces réchauds  utilisent 90% de cailloux  et 10% des de charbon à base de noix de palmiers pour la cuisson, le tout alimenté par une énergie électrique générée par des piles ou des batteries de téléphones.

Pour ce jeune homme, l’objectif est de contribuer dans la lutte contre les changements climatiques qui influent négativement sur différents secteurs dont l’agriculture, notamment à cause de la déforestation : « La raison de notre initiative est de préserver les boisements qui disparaissent à cause de l’utilisation du bois pour la cuisson par la majeure partie de la population burundaise. On risque de se retrouver avec des sols totalement dénudés d’ici quelques années si rien n’est fait. »

Du côté du ministère de tutelle, Willy Ciza confie qu’ils sont à l’œuvre pour la multiplication des centrales hydroélectriques et l’investissement dans le solaire : « Du côté hydraulique, on a plusieurs rivières pour pouvoir installer des centrales  hydrauliques. Et pour le solaire, le Burundi est bien placé pour recevoir plus d’ensoleillement. L’ensoleillement qu’on reçoit au Burundi avoisine celui des pays de la mer méditerranéen. Donc, on a cette chance qu’il faut vite saisir pour faire recours aux énergies renouvelables. »

Exploiter les rivières et le solaire

D’ores et déjà, deux programmes à savoir « Ewe burundi urambaye » et « Soleil-Nyakiriza » où on plante les arbres pour lutter contre l’érosion et promouvoir des énergies provenant de l’hydroélectricité ou du solaire sont en cours d’exécution : « Nous sommes  dans le processus de mise en œuvre du projet soleil-nyakiriza où ce projet va rentrer dans les milieux éloignés où la Regideso ne couvre pas encore. Preuve que le gouvernement a mis un accent particulier dans la protection de l’environnement en faisant recours aux énergies renouvelables ».

Et de conclure que l’utilisation des énergies alternatives durables est une urgence pour les burundais mais aussi pour les générations futures.

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