Les députés réunis en plénière ce 31 janvier 2024, à l’hémicycle de Kigobe, ont adopté à l’unanimité le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord entre le gouvernement du Burundi et le gouvernement de la fédération de Russie sur la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Le Burundi s’apprête à se lancer dans l’usage de l’énergie nucléaire civile afin de limiter sa dépendance énergétique, et équiper son Centre national de cancérologie. Dans son exposé des motifs sur le projet de loi encadrant cette aspiration, le ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines, Ir. Ibrahim Uwizeye, a précisé que l’accord de coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, a été signé le 27 juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, en marge du Sommet Russie-Afrique.
Le ministre Uwizeye a signalé que cet accord repose sur l’intérêt mutuel d’établir un cadre juridique stable pour faciliter une coopération en matière d’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques: « Les jalons de cet accord avaient été posés dans les déclarations conjointes publiées lors de la visite de travail au Burundi du ministre des Affaires étrangères du gouvernement de la fédération de Russie, M. Sergueï Lavrov, le 30 mai 2023. »
Toutefois, l’accès du Burundi à une coopération bilatérale dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques ne pouvait se concevoir que dans un cadre compatible avec le régime international de non-prolifération nucléaire: « C’est dans ce cadre que le Burundi a déjà souscrit à un certain nombre d’engagements internationaux en adhérant aux Conventions et Organisations internationales en la matière, à base desquelles le Burundi a conçu différents projets et programmes qui en découlent et dont leur mise en œuvre nécessite une certaine expertise et des équipements appropriés », a noté le ministre Uwizeye.
Des précisions sur le contexte burundais
Etant donné que la matière première pour produire de l’énergie nucléaire est l’uranium, les députés ont voulu savoir si le Burundi a des gisements de ce minerai et s’il y aurait eu des travaux de prospection de cette matière. D’autres ont soulevé leurs inquiétudes face à l’utilisation de l’énergie nucléaire au Burundi, d’autant plus qu’aucun pays de la sous-région ne l’a encore utilisé.
Le ministre Uwizeye a fait remarquer que le Burundi a l’espoir de la présence du métal d’uranium suite aux indices issus des prospections minières faites dans les provinces Bujumbura en commune Mutambu, Muramvya, en commune Kiganda, Kirundo en commune Ntega et Bubanza en commune Musigati.
Le ministre en charge de l’énergie a tranquillisé les élus du peuple face à leurs inquiétudes face
l’utilisation de l’énergie nucléaire dans les pays de la sous-région, ajoutant qu’ils sont plutôt en avance par rapport au Burundi en ce qui concerne le processus de l’utilisation de cette énergie: « Par ailleurs, toutes les puissances mondiales utilisent déjà cette énergie ».
L’installation des centrales nucléaires sera faite par des experts en la matière. Ainsi, pour la première phase, le Burundi compte installer une centrale de 200 MW qui utilise une petite quantité d’uranium enrichi, a-t-il signalé.
Concernant la protection de la population contre les méfaits des produits nucléaires au Burundi, le ministre Uwizeye a fait savoir que l’on compte installer quatre mini-réacteurs de 50 MW chacun. Ces mini-réacteurs sont totalement automatisés de manière que n’importe quel incident arrête automatiquement le processus de production de l’énergie nucléaire et cela n’engendra aucun problème nucléaire, a-t-il rassuré.