Alors que les élections de juin prochain approchent à grands pas, des leaders politiques dénoncent une ‘‘exclusion’’ massive qui risque d’entacher ce scrutin des conseils communaux…
Il ne reste que quelques 125 jours pour que les citoyens burundais se rendent aux urnes pour matérialiser leur choix. Au menu, 9 partis politiques, une coalition de partis ainsi que des indépendants s’affichent pour les législatives. Cet acte de citoyenneté qui détermine l’avenir de la nation s’apprête à avoir lieu au moment où pas mal de défis liés à leurs préparatifs et à leur transparence ne cessent d’être pointés du doigt par certains hommes politiques.
La coalition ‘‘Uburundi bwa bose’’ dénonce les discordances entre les décisions de la CENI dans la réception des candidatures des partis politiques, coalitions et indépendants ; et ce qui est prescrit par le code électoral. À cela s’ajoute un délai dit « serré » pour certains partis, ce qui n’a pas permis le rassemblement de tous les documents exigés par la CENI lors des dépôts des candidatures.
En outre, certains partis fustigent les actes d’intimidation perpétrés à l’égard de leurs partisans, pour les empêcher de s’acquitter de leurs engagements politiques en toute sérénité.
Des signes moins rassurants
« Élire, c’est s’adonner à l’art du choix ; et choisir, c’est s’emparer du meilleur parmi mille options. » Pour certains, cette réalité semble utopique concernant les prochaines élections, en général, et surtout celles des conseils communaux.
A ce propos Olivier Nkurunziza, président du parti UPRONA,indique que dans certaines communes, leurs listes bloquées ont été rejetées pour le simple fait qu’elles manquent de quelques trois personnes sur la liste de suppléants : « Et quand nous avons demandé quelques jours d’ajout pour compléter la liste, la CENI s’est montrée résistante. »
Pour Francis Rohero, président du parti FPI, les mesures de la CENI sont coercitives et semblent n’avoir pas cette volonté d’ouvrir l’espace de compétitions à tous les partis. Il donne l’exemple de la commune Mukaza où leurs dossiers ont été rejetés pour le simple fait que les candidats ne sont pas issus de toutes les zones qui composent la commune, ce qui ne figure nulle part dans le code électorale et moins encore dans la Constitution.
Cela prouve, estime-t-il, l’existence d’une volonté du parti au pouvoir d’exclure les partis rivaux du champ des élections : « A certains endroits, les administratifs ne s’en cachaient pas, avançant qu’ils n’avaient pas besoin d’un autre parti dans telle ou telle autre circonscription ».
Il en va de même pour la coalition Uburundi Bwa Bose, qui dénonce la CENI pour ne pas avoir été fidèle à ses communications, abrogeant certaines décisions officielles par de simples paroles, ce qui a conduit au refus de plusieurs dossiers pour le prochain scrutin des conseillers communaux.
Quel sens des élections ?
Au-delà des élections, ces hommes politiques trouvent la nécessité de penser au bien de la nation et à son avenir radieux. Pour Francis Rohero : « Il semble que les élections et le jeu politique ont changé de tournure pour certains, pour se transformer en la recherche d’emploi et de fortune. »
Selon lui, c’est ce sentiment qui fait que les élections se caractérisent par un comportement hostile face aux adversaires. Francis Rohero trouve que le parti au pouvoir ne devrait pas voir la participation massive comme un fait gênant.
Pour Désiré Ndayishimiye, coordinateur de PARCEM, les prochaines élections devraient être plus transparentes, ouvertes à l’expression de tous ceux qui sont impliqués : « Elles doivent nous donner de vrais leaders, capables de cheminer le pays vers la vision 2040-2060. »
