Au crépuscule de l’année 2021 au cours de laquelle le Président Évariste Ndayishimiye n’a cessé d’épingler les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire, dénonçant ouvertement la corruption des juges, voici que l’on apprend au 18 novembre 2021, que Domine Banyankimbona, jusque-là Ministre de la Fonction publique, devient la nouvelle Garde des Sceaux.
C’est dire l’image que cette native de Bururi de 51 ans a su se construire depuis son entrée au Gouvernement, en 2020. Avant de devenir la Ministre de la Justice, Domine Banyankimbona s’était déjà illustrée par plusieurs décisions phares prises dans le gestion du secteur sensible de la Fonction publique. Elle aura été au cœur du houleux recensement digitalisé des fonctionnaires burundais fin 2020, une première qui s’est tenue (comme souvent) sur fond de fortes résistances.
Cette fervente catholique aura également été à l’origine de la radiation, le 22 janvier 2021, de la Culinary Training Agency Burundi, une prétendue agence de placement dont le siège se révélera en réalité être une cache de femmes victimes de trafic d’êtres humains vers les pays du Golfe. A l’époque, 101 femmes y avaient été découvertes par la police burundaise….
Du côté de la promotion des jeunes…
Elle aura permis la validation du Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (PANEJ) dont l’un des objectifs est la réduction du chômage en facilitant l’accès à l’emploi pour les jeunes burundais âgés de 18 à 35 ans. Ce Plan élaboré pour une durée de 4 ans (2021 à 2025) va appuyer et valoriser les initiatives des jeunes pour un budget avoisinant 160 milliards de Fbu, avec 545.456 emplois pour les jeunes à la clé.
En 2021, la Ministre Banyankimbona s’est également illustrée par la dénonciation des irrégularités dans le recrutement des enseignants dans les communes Bugabira et Vumbi en province Kirundo. Pour rappel, des candidats lésés demandaient des enquêtes approfondies sur ce qu’ils qualifiaient de «magouilles» observées dans la passation du concours de recrutement et la proclamation des résultats. La Ministre est intervenue en personne, en mettant en doute l’impartialité de la commission et en annulant le recrutement frauduleux qui y avait été fait, rétablissant les candidats lésés dans leurs droits. Une décision unanimement saluée.
Côté magistrature, Domine Banyankimbona n’est pas une novice
Elle a successivement été membre du Conseil d’Administration du Centre d’Étude et de Documentation Juridique, Juge de Tribunal du Travail en Mairie de Bujumbura, Juge de la Cour d’Appel de Bujumbura, Juge à la Cour Suprême du Burundi et Président de la Première Section de la Chambre Judiciaire.
En 2015, après approbation du Sénat, elle fut nommée vice[1]président de la Cour Suprême et par après président de la Cour de cassation. C’est dire qu’elle connait bien l’appareil judiciaire burundais et qu’elle n’aura aucun mal dans son nouvel habit.